Quand les Apatrides et les Infidèles contestent : territoires, conflits, innovations

Culture et Conflits
102. Questions de méthodes
Savoir-faire des études critiques de sécurité

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Le cas des mouvements arméniens, depuis un siècle, en montrant comment l’action collective peut contribuer à façonner le contexte, met en lumière les rapports entre les trajectoires politiques et les trajectoires territoriales des mobilisations, ainsi que l’interdépendance des mobilisations sociales et politiques. L’article aborde les évolutions de la structure de la diaspora arménienne depuis ses origines jusqu’à aujourd’hui, en fonction des évolutions de la scène internationale et transnationale. La structuration politique de la diaspora donne lieu à des lignes de fractures avec les Arméniens de Turquie, tout en favorisant les opportunités de contestation dans ce pays. Une analyse longitudinale permet d’expliquer les derniers développements de la diaspora et ses relations avec le mouvement arménien turc actuel. L’enjeu est de préciser les bases sur lesquelles les mobilisations favorisent le développement des réseaux transnationaux qui dépassent les frontières tant nationales qu’organisationnelles.

Plan
Du silence à la contestation : la structuration politique de la diaspora arménienne
Renaissance de l’activisme arménien en Turquie
Les réseaux emportent les structures

Aperçu du début du texte
Le génocide des Arméniens de 1915 n’a été médiatisé que tardivement, au niveau international, en 2015, à l’occasion de son centenaire. Les chercheurs de plusieurs pays avaient déjà mis en évidence ses causes sociales et politiques. Nous savons ainsi que les Jeunes Turcs avaient pour projet de transformer l’État religieux en un État-nation et de construire une économie nationale. À l’ombre de la Première Guerre mondiale, ils mirent à exécution, de mai à juillet 1915, une opération d’extermination de la communauté arménienne . Sur les 2,5 millions d’Arméniens que comptait l’Empire ottoman en 1914, les deux tiers – 1,5 millions – ont péri et environ 800 000 survivants, laissant derrière eux leurs biens qui avaient été confisqués, se sont dispersés sur les cinq continents, après avoir transité par plusieurs destinations d’infortune . Suite à leur déterritorialisation forcée, ces survivants forment la diaspora des « Apatrides » structurée à travers des organisations politiques. Quant aux…

Texte intégral disponible via abonnement/accès payant sur le portail Cairn. Le texte intégral en libre accès sera disponible à cette adresse en janvier 2020.
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