Souriante, la militante turque Pinar Selek est venue délivrer un message d’espoir à l’hôtel de ville lanestérien (Morbihan), lundi 18 mars 2024.
Sociologue, écrivaine et militante turque, Pinar Selek a été reçue, lundi 18 mars 2024, à la mairie de Lanester (Morbihan) à la demande de son comité de soutien lorientais. C’est un honneur et un plaisir d’accueillir à l’hôtel de ville un symbole de l’engagement, a souligné le maire, Gilles Carréric. Lanester est solidaire des luttes qui défendent la justice sociale, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et des luttes en faveur du droit des femmes et de leurs libertés.
Pinar Selek a un parcours de vie marqué de résilience. La militante est la cible d’un interminable acharnement politico-judiciaire ponctué de séjours en prison. Voilà près de 25 ans que vous ne cédez pas, que vous persévérez à vous investir encore et toujours pour la paix, pour les luttes féministes, a rappelé Gilles Carréric.
« La joie, signe de la vie qui résiste »
Née en 1971 à Istanbul, Pinar Selek s’intéresse aux groupes opprimés et aux marginaux. Elle sera notamment emprisonnée en 1998 par le gouvernement turc en raison de ses travaux de recherche sociologiques portant sur les groupes opprimés en Turquie. Elle vit désormais en exil en France où elle enseigne et publie livres, fictions, contes, essais et articles.
Invitée par son comité de soutien pour une rencontre à l’Université Bretagne Sud (UBS) à Lorient mardi 19 mars 2024, elle est venue à Lanester, lundi 18 mars pour évoquer son engagement. Le moment est difficile mais nous continuons à construire. En construisant la démocratie par le bas, nous nous construisons également », a-t-elle expliqué en souriant. Un sourire éblouissant qui ne quittera pas ses lèvres tout au long de sa présence à l’hôtel de ville. Malgré la tristesse de notre monde, malgré la banalisation de la barbarie et la généralisation des fascismes qui poussent notre planète vers un suicide collectif, je suis joyeuse à vos côtés, c’est une force car la joie est l’expression de la vie. J’ai appris ça en prison de mes amis kurdes, de danser et de chanter face à la violence car cette joie perturbe le pouvoir qui a besoin de corps tristes pour gouverner tandis que la joie est le signe de la vie qui résiste.
Ouest-France Publié le 19/03/2024 à 16h30