Sixième renvoi du procès de la sociologue franco-turque Pinar Selek

Le pro­cès fleuve par contu­mace de Pinar Selek, socio­logue fran­co-turque accu­sée de « ter­ro­risme », a été ren­voyé mar­di pour la sixième fois par un tri­bu­nal d’Istanbul, ont annon­cé ses proches à l’AFP.

La pro­chaine audience aura lieu le 2 avril 2026, ont indi­qué ses avo­cats à son comi­té de sou­tien et à l’intéressée, réfu­giée en France, qui a pris la parole depuis Mar­seille (sud).

La jus­tice turque pour­suit la cher­cheuse, spé­cia­liste des mou­ve­ments fémi­nistes kurdes, depuis 27 ans et a déjà pro­non­cé quatre acquit­te­ments.

« Le pro­cès est repor­té au 2 avril à 9H45 (6H45 GMT) », a confir­mé Pinar Selek mar­di devant son comi­té de sou­tien par visio­con­fé­rence, pré­ci­sant que « la demande d’emprisonnement à vie et le man­dat d’arrêt inter­na­tio­nal » qui la visent sont main­te­nus.

« Ils pensent me fati­guer mais ils n’arriveront pas à éteindre les lucioles. Le pou­voir (turc) est en train de perdre », a‑t-elle ajou­té, annon­çant qu’elle espé­rait suivre la pro­chaine audience depuis les locaux de la Ligue des droits de l’homme à Paris.

Comme la der­nière fois, le 25 avril, l’audience a été refer­mée à peine ouverte et Pinar Selek a confié craindre la las­si­tude des médias après de si nom­breux acquit­te­ments et ren­vois d’audiences.

Le tri­bu­nal avait alors affir­mé attendre une réponse d’Interpol, l’organisation inter­na­tio­nale de police cri­mi­nelle, à sa demande d’extradition.

Or, selon l’avocat de Mme Selek, Me Akin Ata­lay, « Inter­pol a bien refu­sé le man­dat d’arrêt mais la cour ne l’a pas pris en compte ».

Pinar Selek a été arrê­tée en Tur­quie en 1998 pour ses tra­vaux sur la com­mu­nau­té kurde, puis accu­sée d’être liée à une explo­sion qui avait fait sept morts au bazar aux épices d’Istanbul.

Libé­rée fin 2000, elle est d’abord res­tée à se battre en Tur­quie avant d’être pous­sée à l’exil en avril 2009. Elle se dit convain­cue d’être arrê­tée dès son arri­vée si elle rentre en Tur­quie.

En juin 2024, l’accusation a ajou­té une nou­velle pièce au dos­sier en accu­sant la cher­cheuse d’avoir par­ti­ci­pé à un évé­ne­ment orga­ni­sé en France par le Par­ti des tra­vailleurs du Kur­dis­tan (PKK).

Le PKK, consi­dé­ré comme un mou­ve­ment ter­ro­riste par Anka­ra et ses alliés occi­den­taux, est inter­dit en Tur­quie, mais s’est enga­gé depuis près d’un an dans un pro­ces­sus de désar­me­ment et de paix avec les auto­ri­tés turques.





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