En détention depuis trois ans, la lauréate iranienne du Nobel de la paix 2023 voit sa santé se dégrader après avoir été violemment frappée par des gardiens au cours de l’été.
Incarcérée depuis novembre 2021 à la prison d’Evin, près de Téhéran, la lauréate du prix Nobel de la paix en 2023, condamnée à dix ans de prison par le régime Iranien, est en danger de mort. C’est ce que révèlent ses soutiens et sa famille, qui déplorent le refus des autorités de la conduire à l’hôpital après les violences graves qu’elle a subies.
L’été dernier, des gardiens l’ont violemment frappée, au point qu’elle aurait perdu connaissance, victime d’une crise cardiaque. Depuis, « sa santé ne fait que se dégrader », alerte Pinar Selek, qui appelle chacun à se mobiliser, notamment en envoyant des courriers à l’ambassadeur d’Iran en France.
Et la sociologue turque en exil forcé en France de rappeler l’un des faits d’armes de la journaliste iranienne : « Il y a déjà quelques mois, elle avait réussi à faire une action énorme : pour rendre visible l’apartheid de genre, elle avait choisi de converser avec sept femmes dans le monde entier, posant des questions spécifiques à chacune d’entre elles. J’ai eu la chance d’être l’une de ces femmes. »
Fin septembre, à l’occasion de l’Assemblée générale des Nations unies à New York, Narges Mohammadi avait aussi envoyé, toujours de sa prison, une lettre aux principaux dirigeants mondiaux pour qu’ils demandent la libération des prisonniers politiques et la fin de la répression des femmes et de la société civile en Iran.
« Je vous demande instamment d’exiger le respect des droits humains, (…) qui constitue le seul chemin possible pour la réalisation de la démocratie et de la paix au Moyen-Orient », écrivait-elle alors. Aujourd’hui c’est pour que cette voix de la paix ne soit pas réduite à jamais au silence qu’un appel est lancé.