Pinar Selek réfugiée turque à Nice, à nouveau poursuivie dans son pays

Pinar Selek est socio­logue, pro­fes­seur d’u­ni­ver­si­té  et réfu­giée poli­tique depuis 2011 sur la Côte d’A­zur. Et c’est à Nice qu’elle dénonce la reprise des pour­suites la visant en Tur­quie après 19 ans de pro­cé­dure.

Par C.L AVEC L’AFP

« C’est assez dur pour moi, c’est comme une tor­ture chi­noise, parce que ça dure depuis 19 ans ».
Ces mots sont de Pinar Selek, socio­logue à Nice et réfu­giée poli­tique, à l’oc­ca­sion de la pre­mière réunion d’un nou­veau comi­té de sou­tien  évo­quant un pro­cès « infâme » et « kaf­kaïen ».

 

ACCUSEE EN 1998  d’A­VOIR PARTICICPE A UN ATTENTAT

Les démê­lés de Pinar Selek avec la jus­tice turque remonte à 1998, avant l’ar­ri­vée au pou­voir de Recep Tayyip Erdo­gan. A l’é­poque jeune cher­cheuse, elle a été accu­sée d’être impli­quée dans une explo­sion ayant fait sept mort sur la base des aveux d’un jeune témoin qui s’est ensuite rétrac­té.

EMPRISONNEE ET TORTUREE

Selon Mme Selek, qui a été empri­son­née deux ans et demi et dit avoir été tor­tu­rée, le dos­sier a été mon­té de toutes pièces pour la punir de son refus de divul­guer les noms de mili­tants kurdes inter­ro­gés pour une recherche uni­ver­si­taire sur le mou­ve­ment du PKK et de son refus de renon­cer à publier son enquête, après d’autres tra­vaux menés sur les mai­sons closes ou les trans­sexuels.
ACQUITTEE A QUATRE REPRISES

En 2014, Pinar Selek avait été acquit­tée pour la qua­trième fois, mais le par­quet avait fait appel. Le 25 jan­vier 2017, le pro­cu­reur de la Cour de Cas­sa­tion de Tur­quie a relan­cé les pour­suites et deman­dé sa condam­na­tion à per­pé­tui­té.
« On ne sait pas quand la déci­sion sera prise. Je suis réfu­giée poli­tique et en prin­cipe, ce sta­tut me pro­tège mais la visi­bi­li­té inter­na­tio­nale de ce pro­cès peut nous aider, c’est une lutte pour la jus­tice », a expo­sé mar­di Mme Selek sou­te­nue par le bar­reau de Nice et une quin­zaine d’as­so­cia­tions niçoises dont la Ligue des droits de l’homme, émue par sa situa­tion ain­si que celle de nom­breux intel­lec­tuels pour­chas­sés en Tur­quie depuis le putsch raté de juillet 2016.

VOUS N’ETES PAS SEULE, RAPPELLE LE BATONNIER NICOIS

« Je repré­sente tous les avo­cats du bar­reau, il y a presque de 1.200 avo­cats donc vous n’êtes pas seule, le bar­reau est là ! », lui a décla­ré lors de cette pre­mière réunion publique Me Jacques Ran­don, le bâton­nier de Nice, ville où Pinar Selek enseigne depuis sep­tembre la science poli­tique à l’u­ni­ver­si­té.

L’ar­tiste peintre niçois, Slo­bo­dan, répu­té pour ses motifs naïfs écou­lés sur des mil­liers de cartes pos­tales, lui a dédié une pein­ture tan­dis qu’une repré­sen­ta­tion de la pièce de théâtre « Eclats d’ombre » ins­pi­rée de l’his­toire de Pinar sera don­née au Théâtre natio­nal de Nice (TNN) le 17 mars.

PINAR SELEK AVAIT TEMOIGNE DEVANT NOS CAMERAS LE 15 FEVRIER DERNIER


Pinar Selek réfu­giée turque à Nice (06)





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