Pour Pinar Selek : images sur les rives du Bosphore

Images et impressions autour du nouveau procès de Pinar Selek, sociologue turque docteure de l’Université de Strasbourg et Docteur Honoris Causa de l’Ecole Normale Supérieure de Lyon, qui s’est tenu à Istanbul le vendredi 5 décembre 2014.  Une large délégation française était sur place pour apporter son soutien à cette femme courageuse, cette scientifique, cette humaniste que l’Etat turc veut condamner à l’exil à perpétuité.

Mon cher Papa,§

Te souviens-tu, quand j’étais petite, de toutes ces questions que je te posais ? Je pensais que tu avais réponse à tout.  » Elle recommence, la pluie de questions va s’abattre sur moi », t’écriais-tu gaiement.

 

Alp Selek, 84 ans, père de Pinar et avocat
Alp Selek, 84 ans, père de Pinar et avocat © Jean-Pierre Djukic 2014

 

Tu trouvais toujours quelque chose à répondre.

 

"Istanbul est une ville immense, chargée de mythes..."
« Istanbul est une ville immense, chargée de mythes… » © Jean-Pierre Djukic 2014

 

Ici, les maisons étaient faites de boue. Les routes, les jardins, les portes, les cheminées.

 

Un salut victorieux ?
Un salut victorieux ? © Jean-Pierre Djukic 2014

 

 Istanbul est une ville immense, chargée de mythes.  Tantôt elle pleure, tantôt elle rit.

"Certains quartiers se rejoignent..."
« Certains quartiers se rejoignent… » © Jean-Pierre Djukic 2014

Un détour dans les rues d’Istanbul équivaut à un voyage dans le temps. Certains quartiers se rejoignent, d’autres se terminent en impasses. Des ombres, des lumières entremêlées depuis longtemps, ou prêtes à s’enlacer demain.

 

"des lumières entremêlées..."
« des lumières entremêlées… » © Jean-Pierre Djukic 2014

 

« L’eau trouvera sa voie ! » disait-on.

Mais l’eau ne court que dans un sens. 

Comment trouverait-elle sa voie, si une pierre apparaît sur son chemin ?

Si elle s’arrête, devient-elle lac ?

Les retrouvailles d'Alp et Haydar
Les retrouvailles d’Alp et Haydar © Jean-Pierre Djukic 2014

 

Les routes des uns se séparent, celles des autres se rejoignent, dégagées ou ombragées, linéaires ou sinueuses.

 

" Les routes des uns se séparent, celles des autres se rejoignent..."
 » Les routes des uns se séparent, celles des autres se rejoignent… » © Jean-Pierre Djukic 2014

 

Il arrive que les larmes se figent avec les mots.

 

Il arrive que les larmes se figent avec les mots.
Il arrive que les larmes se figent avec les mots. © Jean-Pierre Djukic 2014

 

Que l’angoisse creuse les traits, jour après jour, année après année.  C’est peut-être cela, continuer à exister.

"Une grande roue écrasait les rêves en bleu"
« Une grande roue écrasait les rêves en bleu » © Jean-Pierre Djukic 2014

 

Une grande roue écrasait les rêves en bleu, les désirs se heurtaient au fer froid de la réalité.

 

"les désirs se heurtaient au fer froid de la réalité"
« les désirs se heurtaient au fer froid de la réalité » © Jean-Pierre Djukic 2014

 

A présent, j’ai compris que mon exil durera de longues années, et je m’accommode mieux de mes peines.

Au milieu des vents, j’ai trouvé ma voie, j’ai déployé ma voile.

"J'ai appris à devenir patiente"
« J’ai appris à devenir patiente » © Jean-Pierre Djukic 2014

J’ai appris à devenir patiente, j’ai compris que dans ce monde, il n’est pas si facile d’appréhender le bonheur et la liberté. 

Mais je poursuis ma quête, Papa.

Jean-Pierre Djukic

http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-pierre-djukic/091214/pour-pinar-selek-images-sur-les-rives-du-bosphore





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