Débat vidéo entre Pinar Selek et Aurélien Bernier.
Peut-on aujourd’hui s’inspirer du « municipalisme libertaire » de l’anarchiste états-unien ? Face aux faillites de l’État, tout le pouvoir doit-il revenir aux assemblées générales communalistes ou à une structure étatique renouvelée ?
Défaire le pouvoir de l’État en créant une véritable démocratie directe au niveau de sa commune ou même de son quartier : ce « communalisme », également appelé « municipalisme libertaire », le théoricien et militant Murray Bookchin l’a défendu pendant une grande partie de sa vie, à travers de nombreux textes et interventions.
C’est une source d’inspiration directe pour le mouvement kurde au Rojava, dans le Kurdistan syrien. Mais c’est aussi un imaginaire politique qui se diffuse, des zapatistes du Chiapas à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, en passant par les cabanes des « gilets jaunes ».
Que faire de ces propositions à l’époque de la catastrophe climatique, du délitement des services publics et de la violence contre les migrant·e·s ? Deux auteur·e·s et militant·e·s en débattent dans cet entretien croisé :
– Pinar Selek, sociologue, militante antimilitariste, féministe et écrivaine turque, en exil en France depuis plusieurs années, auteure de la préface d’un livre consacré à Bookchin, signé Floréal Romero : Agir ici et maintenant : Penser l’écologie sociale de Murray Bookchin (éditions du Commun).
– Aurélien Bernier, essayiste et militant pour la « démondialisation », qui publie L’Illusion localiste (éditions Utopia).
Par Fabien Escalona et Jade Lindgaard