Par Le Parlement des écrivaines francophones, le 16 février 2023
Nous, écrivaines parlementaires du PEF, souhaitons joindre nos voix au comité de soutien qui, depuis des décennies, assure la défense de Pinar Selek face à la persécution judiciaire dont elle est l’objet dans son pays d’origine. Turque de naissance, Pinar Selek, sociologue et chercheuse réfugiée à Nice, mais aussi romancière et essayiste, est depuis vingt-cinq ans l’objet d’une véritable persécution judiciaire menée contre elle en Turquie. D’abord emprisonnée dans ce pays pour ses recherches portant sur certaines minorités opprimées, accusée ensuite, une fois en prison, d’avoir posé une bombe qu’elle n’a jamais posée, torturée parce qu’elle refusait de donner le nom des personnes ayant répondu à ses enquêtes, puis libérée, finalement réfugiée en France où elle poursuit ses recherches en sociologie, elle a été quatre fois acquittée par la Cour Pénale de Turquie des charges qui pesaient sur elle, mais la Cour suprême de Turquie a annulé le 21 juin 2022 ces acquittements répétés, qui ont démontré son innocence, pour lancer contre elle un mandat d’arrêt international et demander sa condamnation à perpétuité.
Si, le 31 mars prochain, la Cour Pénale de Turquie, qui l’a innocentée quatre fois, ne parvient pas à obtenir l’annulation de cette accusation juridiquement incompréhensible de la Cour Suprême de Turquie, Pinar Selek, naturalisée française depuis 2017, sera définitivement condamnée et menacée d’extradition partout où elle se déplacera. Toutes les informations relatives à cette aventure judiciaire hors normes sont en ligne sur le site pinarselek.fr Les signataires de cet appel, appartenant au PEF, soucieuses à la fois de justice mais aussi de vérité, se solidarisent pleinement avec la situation de Pinar Selek et invitent toutes celles et tous ceux qui soutiennent la liberté de recherche et d’expression à s’intéresser à son cas et à en faire parler autant que possible. Faire connaître son cas en effet, partout où c’est possible, c’est agir pour la soutenir.
Signataires : Faouzia Zouari, écrivaine et journaliste ; Louise L. Lambrichs, romancière, essayiste, critique, poète ; Claudine Monteil, historienne, essayiste, Présidente de Femmes Monde ; Alicia Dujovne Ortiz, écrivaine et journaliste argentine ; Lise Gauvin, essayiste, romancière, poète ; Danielle Michel-Chich, journaliste, autrice (Paris) ; Georgia Makhlouf, écrivaine, journaliste ; Hella Feki, romancière franco-tunisienne ; Cécile Oumhani, poète, romancière ; Annie Richard, critique littéraire, essayiste ; Catherine Pont-Humbert, poète, écrivaine (Paris) Denise Desautels, poète québécoise ; Michèle Rakotoson, écrivaine, dramaturge et journaliste malgache ; Catherine Cusset, romancière (Paris) ; Gaël Octavia, écrivaine ; Madeleine Monette, romancière, nouvelliste, poétesse et essayiste ; Sophie Bessis, historienne ; Marielle Anselmo, poète ; Marie-Christine Vandoorne ; Diane Regimbald, poète(Montréal) ; Maram Al-Massri, poète syrienne (Paris) ; Magda Carneci, écrivaine (Bucarest) ; Viktor Lazlo, chanteuse, écrivaine ; Martine Jacquot, poète, romancière, nouvelliste, essayiste ; Safiatou Dicko Ba, autrice (Washington) ; Danielle Fournier, poète, essayiste, Vice-Présidente de l’Académie des Lettres du Québec ; Marie-Rose Abomo Mvondo Maurin, romancière, essayiste et dramaturge camerounaise (Orléans) ; Cleopatra Lorintiu, écrivaine, réalisatrice de télévision, ex-diplomate (Roumanie) ; Suzanne Dracius, romancière, poète, dramaturge (Fort-de-France) ; Dora Latiri, universitaire, écrivaine ; Hélène Cardona, poète, écrivaine, traductrice, actrice ; Laurence Gavron, réalisatrice, romancière ; Carmen Boustani, romancière et essayiste franco-libanaise