Le procès à Istanbul de la sociologue et écrivaine turque réfugiée en France Pinar Selek, poursuivie depuis vingt-six ans en Turquie pour « terrorisme » malgré quatre acquittements, a été renvoyé au 7 février 2025.
Bahri Bayram Belen, un des avocats de la défense, a affirmé au cours d’une brève audience vendredi que de « faux » documents avaient été ajoutés au dossier, jugeant que « certaines institutions administratives tentent d’influencer le pouvoir judiciaire ».
Agée de 52 ans, Pinar Selek, qui enseigne désormais à l’université à Nice, dans le sud-est de la France, avait été arrêtée en Turquie en 1998 pour ses travaux sur la communauté kurde, avant d’être accusée d’être liée à une explosion qui venait de faire sept morts au bazar aux épices d’Istanbul.
Une expertise a montré que le drame était dû à l’explosion accidentelle d’une bouteille de gaz mais les poursuites n’ont pas cessé, malgré ses quatre acquittements en 2006, 2008, 2011 et 2014.
Libérée fin 2000, Mme Selek est un temps restée se battre en Turquie, avant que des menaces ayant suivi la publication d’un ouvrage ne la poussent à l’exil.
« C’est un procès kafkaïen. Je suis face à l’irrationalité, et après vingt-six ans, je refuse de m’y habituer », a déclaré cette semaine à l’AFP Mme Selek, visée par un mandat d’arrêt international qui limite ses possibilités de déplacements.
Comme lors des deux précédentes audiences l’an dernier, une délégation internationale d’une cinquantaine de personnes, pour la plupart des avocats, a assisté aux brefs débats vendredi.
Agence France-Presse