CENTENAIRE DE LA COMMEMORATION DU GENOCIDE DES ARMENIENS

Parce qu’ils sont armé­niens — Pré­sen­ta­tion sui­vie par une séance de dédi­cace ain­si qu’un buf­fet armé­nien…

Mer­cre­di 20 mai 2015, à 18 h, librai­rie Ombres Blanches – 3 rue Mire­poix — Tou­louse
Ren­contre avec Pinar Selek autour de son roman « Parce qu’ils sont armé­niens » paru aux édi­tions Lia­na Levi.

A l’issue de cette pré­sen­ta­tion et la séance de dédi­cace qui s’en sui­vra, la soi­rée se pour­sui­vra autour d’un buf­fet armé­nien concoc­té pour la cir­cons­tance par les béné­voles de l’Amicale des Armé­niens de Tou­louse Midi-Pyré­nées, de quoi per­mettre au public de décou­vrir une par­tie de la cui­sine armé­nienne et médi­ter­ra­néenne et de pour­suivre les échanges avec notre invi­tée de marque.

« Petite-fille d’un pion­nier de la gauche révo­lu­tion­naire, co-fon­da­teur du Par­ti des tra­vailleurs de Tur­quie (TIP), Pinar Selek a gran­di à Istan­bul dans un milieu de gauche, démo­crate, donc sus­pect aux yeux du pou­voir qui incar­cère son père dès le coup d’État de sep­tembre 1980. Au lycée, elle résiste grâce à la poé­sie des auteurs inter­dits qu’elle pla­carde, mais elle passe à côté d’autres vic­times effa­cées, comme éteintes, presque invi­sibles à force de dis­cré­tion, ces Armé­niennes dont elle sai­sit mal le sta­tut et la faute que le régime éructe en leit­mo­tiv. Un ren­dez-vous man­qué mais le germe d’une réflexion qui ne va plus ces­ser de la han­ter.

Se tour­nant vers la socio­lo­gie, la jeune Pinar veut ana­ly­ser les bles­sures de la socié­té pour être capable de les gué­rir. Appro­chant tous les réprou­vés, les exclus voués à la rue, elle en nour­ri­ra, outre ses essais, son pre­mier roman, La Mai­son du Bos­phore, elle ose abor­der la ques­tion kurde. Or, comme elle refuse de livrer ses inter­lo­cu­teurs à la police, elle est accu­sée d’ac­tion ter­ro­riste et est incar­cé­rée en juillet 1998, tor­tu­rée puis fina­le­ment élar­gie fin 2000.

Son acti­visme sort ren­for­cé de ces épreuves qui ouvrent son regard. Anti­mi­li­ta­riste, fémi­niste, elle co-fonde dès 2001 l’association Amar­gi qui lutte contre les vio­lences faites aux femmes, Pinar Selek com­prend alors que les fan­tômes armé­niens qui l’entourent ont droit au repos, donc à la jus­tice, à la sanc­tion de l’Histoire seule capable de res­tau­rer la digni­té dont l’humanité a besoin, autant que les Turcs ou les Armé­niens.

Que devient-on lorsqu’on oublie ? On s’habitue au mal. Conju­rant l’irréparable, mena­çant quand l’horreur peut rendre la poé­sie impos­sible, elle témoigne de façon crue, nue, sans pathos, ni gran­di­lo­quence, de sa prise de conscience d’un drame qu’elle a appris à faire sien. Avec sen­si­bi­li­té et sans esqui­ver l’au­to­cri­tique sur sa longue céci­té.

Mais, par-delà l’équité due aux Armé­niens, elle dénonce les impasses de la vio­lence et tem­père l’illusion de l’efficacité de l’engagement col­lec­tif car elle a mesu­ré la force de résis­tance des oppres­seurs. Par sa luci­di­té, fran­chit-elle encore la ligne rouge ? J’aime les lignes rouges. Elles te montrent que tu es sur le bon che­min. »

La librai­rie Ombres Blanches





© copyright 2016  |   Site réalisé par cograph.eu