Déclarations des membres de la délégation se rendant à Istanbul le 29 septembre 2023

Jean-Luc Rome­ro-Michel, adjoint à la Maire de Paris char­gé des droits humains, de l’in­té­gra­tion et de la lutte contre les dis­cri­mi­na­tions

 

 

Cédric Lom­ba, co-pré­sident de l’Association Fran­çaise de socio­lo­gie

Dans quelques jours s’ouvrira à Istan­bul un nou­veau pro­cès de Pinar Selek, maî­tresse de confé­rences en socio­lo­gie à l’Université Côte d’Azur et membre de l’URMIS.  L’Association fran­çaise de socio­lo­gie lui exprime à nou­veau son sou­tien. L’AFS lui a mani­fes­té sa soli­da­ri­té de mul­tiples façons depuis plu­sieurs années, notam­ment en par­ti­ci­pant à la délé­ga­tion inter­na­tio­nale qui a assis­té à l’audience à Istan­bul le 31 mars der­nier ou encore en votant une motion de sou­tien à l’unanimité lors de notre der­nier Congrès en juillet 2023 qui ras­sem­blait près de 1700 socio­logues.

La défense de notre col­lègue est essen­tielle car ce qui est remis en cause dans l’acharnement judi­ciaire et les per­sé­cu­tions dont elle fait l’objet en Tur­quie, c’est le prin­cipe des liber­tés aca­dé­miques. C’est en rai­son de son refus de livrer les sources de sa recherche sur la ques­tion kurde, qu’elle a été accu­sée il y a plus de vingt ans de ter­ro­risme, empri­son­née durant plus de deux ans, et est confron­tée à un cin­quième pro­cès après quatre acquit­te­ments de ces accu­sa­tions sans fon­de­ment. De plus, les mesures judi­ciaires, dont le man­dat d’arrêt avec empri­son­ne­ment immé­diat émis en 2023, grèvent sa liber­té de cir­cu­la­tion, une liber­té néces­saire pour mener ses acti­vi­tés de recherche. Pour ces rai­sons, l’AFS mis­sionne Cédric Lom­ba (Co-Pré­sident de l’AFS) comme obser­va­teur à la délé­ga­tion inter­na­tio­nale qui assis­te­ra à l’audience le 29 sep­tembre à Istan­bul (avec des représentant.e.s d’autres socié­tés savantes et de l’Observatoire des atteintes à la liber­té aca­dé­mique).

Une seule issue est accep­table : l’acquittement défi­ni­tif de Pinar Selek et le réta­blis­se­ment de ses droits de cir­cu­la­tion.

Nous invi­tons les com­mu­nau­tés de cher­cheuses et cher­cheurs en sciences sociales à par­ti­ci­per aux actions de sou­tien à Pinar Selek dans les pro­chains jours (cf. le site des comi­tés de mobi­li­sa­tion), à visi­bi­li­ser son com­bat et ses recherches (notam­ment son der­nier ouvrage Le chau­dron mili­taire turc), et à appor­ter leur sou­tien finan­cier en contri­buant à la cagnotte mise en place pour lui per­mettre de se défendre.

Le Comi­té exé­cu­tif de l’AFS

 

 

Alice Lamailloux et Lina Sinan, avo­cates au bar­reau de Mar­seille

 

 

Ian Dufour, membre de la CGT

 

Bon­jour je suis Ian Dufour, membre de la délé­ga­tion qui se ren­dra au pro­cès de Pinar  Selek à Istan­bul le 29 sep­tembre. J’y repré­sen­te­rai la CGT ( la Confé­dé­ra­tion géné­rale du tra­vail).  Il s’a­git pour notre orga­ni­sa­tion syn­di­cale de défendre une voix cou­ra­geuse dévouée à la jus­tice sociale et la défense des droits humains. Pinar Selek est une socio­logue, une écri­vaine,  une mili­tante de Tur­quie avec laquelle nous par­ta­geons nombre de ses com­bats et nombre de ses valeurs.

Elle a écrit sur la ques­tion kurde, le géno­cide des Armé­niens, pris la cause des LGBT, sur  l’an­ti­mi­li­ta­risme et l’é­co­fé­mi­nisme.  Depuis plus de 25 ans du fait de ses enga­ge­ments elle subit un achar­ne­ment judi­ciaire de l’é­tat turc.  Mal­gré quatre acquit­te­ments Pinar Selek va être de nou­veau reju­gée ce 29 sep­tembre.

A la CGT nous avons comme prin­cipe qu’à chaque fois que des mili­tants, mili­tantes pro­gres­sistes de tout pays qui sont injus­te­ment condam­nés pour leurs idées en faveur des oppri­més il est de notre devoir en tant que syn­di­cat d’apporter notre sou­tien et d’être à leurs côtés. C est la rai­son pour laquelle nous serons à Istan­bul pour rap­pe­ler au monde et à tous les États que la lutte de Pinar Selek est la nôtre, que l’exi­gence de jus­tice ne connaît pas de fron­tières et que la soli­da­ri­té inter­na­tio­nale est notre force.

 

 

Maryse Arti­gue­long

Je serai à nou­veau pré­sente à Istan­bul le 29 sep­tembre pro­chain, au nom de la LDH et de la FIDH pour témoi­gner de notre sou­tien à Pınar Selek, pour signi­fier aux auto­ri­tés turques notre indi­gna­tion face à cette condam­na­tion à la pri­son à vie, à ce har­cè­le­ment judi­ciaire, témoi­gnant d’un pro­cès poli­tique. Je serai là pour redire avec tous ses sou­tiens : « nous ne lâche­rons rien ! »

Mal­gré la pri­son, mal­gré la tor­ture Pinar n’a jamais ces­sé de se battre pour les droits des femmes, des per­sonnes LGBTQI+, des mino­ri­tés per­sé­cu­tées. Ces com­bats la LDH et la FIDH les par­tagent au quo­ti­dien.

Ce sera aus­si l’occasion de témoi­gner de notre sou­tien aux nom­breux pri­son­niers poli­tiques et en par­ti­cu­lier aux « sept pri­son­niers de Gezi » : Mücel­la Yapıcı, Tay­fun Kah­ra­man, Can Ata­lay, Mine Özer­den, Çiğ­dem Mater, Hakan Altı­nay, condam­nés à 18 ans de pri­son, ain­si qu’Osman Kava­la condam­né à la pri­son à vie aggra­vée.  

Pinar Selek (comme les « sept de Gezi »), a été condam­née pour avoir exer­cé son exer­cice légi­time de la liber­té d’opinion et d’expression essen­tielle dans une socié­té démo­cra­tique.

 

Bara­ba­ra Roma­gnan

Je vais à Istan­bul pour défendre Pinar et ses droits qui sont bafoués. Pour nous à la LDH quand les droits d’une per­sonne sont bafoués ce sont les droits de tous qui sont bafoués. Pinar est turque et fran­çaise. Mais ce n’est pas pour cela que nous la défen­dons, c’est parce que l’égalité des droits ne vaut que si elle est par­ta­gée par toutes et tous. Nous défen­dons l’égalité des droits par­tout dans le monde.

Si je vais à Istan­bul au nom de la LDH c’est aus­si pour por­ter aux côtés de Pinar les droits humains qu’elle défend : les  droits des des Kurdes, des Armé­niens, des LGBTQI+, des femmes. C’est aus­si pour dire notre sou­tien à toutes les mino­ri­tés oppri­mées.

Enfin, défendre les droits humains dans le monde est aus­si une façon de les défendre en France. En effet, nous pen­sons que plus les droits se dégradent dans un nombre impor­tant de pays plus ils déclinent de façon géné­rale dans les autres pays. Au contraire nous sommes convain­cus que  les droits humains sont d’autant plus pro­té­gés dans un pays que les pays proches les portent éga­le­ment.

I am going to Istan­bul to defend Pinar and her rights, which are being tram­pled under­foot. For us at the LDH, when the rights of one per­son are vio­la­ted, the rights of all are violated.Pinar is Tur­kish and French. But that is not why we defend her, it is because equal rights are only wor­thw­hile if they are sha­red by all. We defend equal rights eve­ryw­here in the world.
If I am going to Istan­bul on behalf of the LDH, it is to stand by Pinar’s side in her sup­port of the human rights she defends : the rights of Kurds, Arme­nians, LGBTQI+ people and women. It is also to express our sup­port for all oppres­sed mino­ri­ties.
Final­ly, defen­ding human rights around the world is also a way of defen­ding them in France. Indeed, we believe that the more rights dete­rio­rate in one coun­try, the more they gene­ral­ly decline in others. Conver­se­ly, we are convin­ced that when human rights are more pro­tec­ted in one coun­try they are also more pro­tec­ted in neigh­bou­ring coun­tries.

 

Michael Röss­ler , secré­taire inter­na­tio­nal du FCE Suisse  
Bâle, le 24 sep­tembre 2023 

En tant que membre du Forum civique euro­péen (FCE), je m’en­gage depuis la créa­tion de cette orga­ni­sa­tion en 1990 pour la défense de droits humains et de l’É­tat de droit. Convain­cu de ces valeurs uni­ver­selles, je par­ti­cipe à la délé­ga­tion inter­na­tio­nale d’ob­ser­va­teurs à l’au­dience du 29 sep­tembre 2023 concer­nant Pinar Selek devant la Cour suprême à Istan­bul. Si la jus­tice turque se pro­nonce indé­pen­dam­ment de toute influence poli­tique, le der­nier ver­dict valable ne peut être que l’ac­quit­te­ment incon­di­tion­nel de Pinar Selek et la levée immé­diate du man­dat d’ar­rêt inter­na­tio­nal. En tant qu’ob­ser­va­teur inter­na­tio­nal, j’ai pour mis­sion de véri­fier si l’au­dience répond à tous les cri­tères de l’É­tat de droit. C’est avec un grand espoir que j’as­sume cette tâche pour cette cou­ra­geuse com­bat­tante pour la paix, la jus­tice et le res­pect des mino­ri­tés. La Cour Suprême a main­te­nant la chance de mettre défi­ni­ti­ve­ment fin au cal­vaire de 25 ans de Pinar Selek à tra­vers les ins­tances judi­ciaires et ain­si de don­ner un signal contre la per­sé­cu­tion et les menaces qui pèsent sur cette per­sonne excep­tion­nelle. L’o­pi­nion publique inter­na­tio­nale lui en sera recon­nais­sante.

 

Pierre-Ann LAUGERY
Avo­cat – Ancien Bâton­nier du Bar­reau des Hauts de Seine
Pré­sident de la Com­mis­sion Inter­na­tio­nale

« Le Bar­reau des Hauts de Seine, tra­di­tion­nel­le­ment impli­qué au sou­tien des défen­seurs des droits humains, de la liber­té d’expression et de celle de cir­cu­la­tion, inter­vient régu­liè­re­ment en qua­li­té d’observateur des pro­cès qui se tiennent, depuis plu­sieurs années sur le ter­ri­toire de la Tur­quie et ailleurs dans le monde, à l’encontre des avo­cats et oppo­sants, pour­sui­vis, et pour cer­tains inter­pel­lés et empri­son­nés, dans le cadre de leur acti­vi­té de défense des droits et de pro­tec­tion des peuples.

Jume­lé avec le Bar­reau d’EREVAN (Armé­nie) et très inves­ti dans la défense de la défense, le Bar­reau des Hauts de Seine a pris connais­sance de la situa­tion de Madame Pinar SELEK, qui a beau­coup écrit, au tra­vers d’une approche socio­lo­gique, sur le sujet des mino­ri­tés souf­frantes armé­niennes et kurdes et le sort des mou­ve­ments contes­ta­taires en Tur­quie.

Le Pré­sident de la Com­mis­sion Inter­na­tio­nale du Bar­reau des Hauts de Seine sera donc pré­sent le 29 sep­tembre 2023, à l’occasion du pro­cès de Pinar SELEK qui se tien­dra à ISTANBUL, en qua­li­té d’observateur et en fera rap­port à son Conseil de l’Ordre.

Il émet per­son­nel­le­ment le sou­hait qu’à l’issue d’un pro­cès équi­table, jus­tice soit ren­due à Pinar SELEK par une nou­velle déci­sion d’acquittement.

 

Constan­za Wart
Forum Civique Euro­péen, le 22. sept. 2023

Je, sou­si­gnée Constanze War­ta, vais au pro­cès de Pınar Selek le 29. sept. 2023 à Istan­bul, parce que je trouve tota­le­ment inad­mis­sible que, pour des inter­êts de cer­taines per­sonnes au pou­voir, une femme est accu­sée depuis 25 d‘un crime qu‘elle n‘a jamais com­mis, qui est inven­tée de A à Z. Mal­gré toutes les preuves de son inno­cence et 4 acc­quit­te­ments, elle conti­nue à subir l‘harcèlement judi­ciaire en Tur­quie. Le pou­voir en Tur­quie veut se débar­ras­ser d‘elle puisqu‘elle dérange et cri­tique à tra­vers ces livres et son dis­cours le sys­tème d‘oppression éta­bli

Je vais lut­ter avec plein d‘autres pour que jus­tice soit faite et une femme excep­tion­nelle et cou­ra­geuse comme Pınar Selek ne soit enfin plus res­treinte dans sa liber­té.

 

Tho­mas Haken­holz pour Pri­mi­ti­vi

Fin sep­tembre 2023, je me ren­drai à Istan­bul avec la délé­ga­tion inter­na­tio­nale en soli­da­ri­té avec Pinar Selek en tant que repré­sen­tant du média audio­vi­suel Pri­mi­ti­vi.

Pri­mi­ti­vi veut ain­si affir­mer sa vigi­lance pour que jus­tice soit enfin com­plè­te­ment ren­due à Pinar Selek. Après 25 années d’une affaire où, au cours des quatre pré­cé­dents pro­cès, le non lieu a été prou­vé et confir­mé par quatre acquit­te­ments de notre amie, il est temps de mettre un terme à l’a­char­ne­ment judi­ciaire envers elle. Cette mobi­li­sa­tion, au-delà de la situa­tion indi­vi­duelle de Pinar Selek, est aus­si une atten­tion inter­na­tio­nale por­tée sur le res­pect des droits humains appli­quée par la jus­tice turque.

Par notre pré­sence, nous sou­hai­tons aus­si expri­mer notre sou­tien total aux causes qu’elle défend à tra­vers son tra­vail de cher­cheuse, d’é­cri­vaine et de mili­tante de la poé­sie. Nous nous asso­cions à son com­bat contre le mili­ta­risme et les natio­na­lismes et pour des socié­tés poly­cul­tu­relles res­pec­tueuses des mino­ri­tés. Ces causes dépassent les cadres des fron­tières, nous devons les défendre par­tout et lut­ter contre toutes les formes de repli iden­ti­taire.

Nous nous effor­çons de média­ti­ser cette situa­tion et de mobi­li­ser l’o­pi­nion publique euro­péenne pour élar­gir encore l’é­lan de soli­da­ri­té avec Pinar Selek en tant qu’un néces­saire com­bat huma­niste et fémi­niste.

 

Guille­mette Legrand 

Je vais à nou­veau à Istan­bul car la cause de Pinar est aus­si la mienne. Je suis une de ses soli­daires incon­di­tion­nelles. Cet achar­ne­ment judi­ciaire est insup­por­table. Je veux me battre à ses côtés pour que tout cela cesse. Nous défen­dons ensemble la liber­té de recherche et d’expression, la liber­té de cir­cu­ler qui sont des valeurs uni­ver­selles !  Je veux aus­si faire entendre au gou­ver­ne­ment turc qui la har­cèle, le sou­tien incon­di­tion­nel de ses ami.e.s et de ses cama­rades.

 

Mout­sie

Je m’appelle mout­sie et je ferai par­tie pour la 2è fois de  la délé­ga­tion qui se ren­dra à Istan­bul pour le pro­cès de Pinar le 29 sep­tembre. Pour­quoi j’y vais ? parce que Pinar est une femme incroyable qui mérite tout notre sou­tien ! c’est une femme qui a un cou­rage inouï mais ce cou­rage elle ne peut l’avoir et conti­nué à l’avoir que parce qu’elle se sait sou­te­nu, car nous sommes là…
cette femme n’a pas peur d’afficher ses idées poli­tiques mal­gré le cout de celles-ci : ses enga­ge­ments fémi­nistes, huma­nistes, anti­mi­li­ta­riste, ‚cor­res­pondent à mes convic­tions et enga­ge­ments mili­tants.
J’ai connu Pinar lors de lec­tures dans la revue silence ! et après avoir lu « l’insolente », j’ai eu envie de la ren­con­trer, d’échanger avec elle. Je l’ai fait et ça l’a fait, nous sommes deve­nues amies, comme une évi­dence, une com­pli­ci­té de « sor­cière » que je n’aurai pas soup­çon­née au départ mais c’est elle qui avant tout nous relie, qui nous unis, en toute soro­ri­té.
Je vais à istan­bul car elle est vic­time d’une injus­tice sans nom et elle a besoin de nous, plus que jamais face a cette jus­tice turque qui veut la faire taire. Cette soli­da­ri­té est une belle réponse face à l’énorme répres­sion dont elle est vic­time.
Pinar est tel­le­ment cha­leu­reuse, on l’aime et je suis fière d’être à ses côtés.





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