Il y a 12 ans était assassiné Hrant Dink, journaliste Turc d’origine arménienne

Nous com­mé­mo­rons le 19 jan­vier un triste anni­ver­saire, celui de l’assassinat de Hrant Dink, jour­na­liste turc d’origine armé­nienne, lâche­ment assas­si­né en 2007 devant les locaux de son jour­nal, Agos. Des cen­taines de mil­liers de per­sonnes avaient sui­vi le cor­tège de son enter­re­ment, bran­dis­sant des pan­cartes, en turc et en armé­nien, « Nous sommes tous Hrant, Nous sommes tous armé­niens ».

Hrant Dink a été le fon­da­teur, en 1996, le direc­teur de publi­ca­tion et le chro­ni­queur en chef de l’heb­do­ma­daire Agos, un jour­nal édi­té à Istan­bul en armé­nien et en turc. Hrant Dink a tou­jours sou­li­gné sa « chance » de vivre en Tur­quie qui lui don­nait la pos­si­bi­li­té de com­prendre à la fois les sen­si­bi­li­tés des Turcs et des Armé­niens, une com­pré­hen­sion néces­saire pour la récon­ci­lia­tion de ces deux peuples qui ont par­ta­gé mille ans d’his­toire com­mune. Il a affir­mé le besoin de démo­cra­ti­sa­tion de la Tur­quie, sou­li­gnant que le règle­ment du pro­blème armé­nien n’est qu’un volet de la démo­cra­ti­sa­tion géné­rale du pays.

Dans la même pers­pec­tive, il défen­dait fer­me­ment l’adhé­sion de la Tur­quie au sein de l’U­nion euro­péenne, pour mieux bar­rer la route au fas­cisme, gage de la péren­ni­té de la démo­cra­tie. Tout au long de sa vie, il s’est foca­li­sé sur les ques­tions des droits des mino­ri­tés, des droits civiques et des pro­blèmes concer­nant la com­mu­nau­té armé­nienne de Tur­quie. Il mili­tait au sein de mou­ve­ments de gauche et paci­fistes.

Le comi­té Pinar Selek de Mar­seille, mili­tante turque des droits des mino­ri­tés, tou­jours pour­sui­vie par le gou­ver­ne­ment turc, après quatre acquit­te­ments, pour un atten­tat qui s’est révé­lé être une explo­sion acci­den­telle d’une bou­teille de gaz sur un mar­ché d’Istanbul, tient à rap­pe­ler douze ans après l’assassinat de Hrant Dink que la liber­té d’expression et celle des droits de l’homme sont tou­jours plus mena­cés dans ce pays. Aujourd’hui, pour mémoire, sans par­ler des toutes les autres femmes et hommes empri­son­nés arbi­trai­re­ment dans ce pays, un tiers des jour­na­listes et pro­fes­sion­nels des médias empri­son­nés dans le monde le sont dans des pri­sons turques.

Le comi­té Pinar SELEK, se sou­vient et, au-delà de ce devoir de mémoire, salut le com­bat de Hrant Dink pour la construc­tion d’une Tur­quie res­pec­tueuse des droits, paci­fiste et ouverte à la moder­ni­té.

Mar­seille le 18 jan­vier 2019
Com­mu­ni­qué du comi­té de sou­tien à Pinar SELEK — Mar­seille





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