Justice et liberté pour Pinar Selek !

Com­mu­ni­qué du SNESUP-FSU

Le 24 jan­vier 2013, Pinar Selek était condam­née à la pri­son à vie par la 12ème Cour d’Istanbul, à l’occasion d’une paro­die de pro­cès dont un obser­va­teur du SNESUP-FSU avait été le témoin direct, avec de nom­breux membres d’une délé­ga­tion venue de France et d’autres pays euro­péens. Dans un communiqué(1) du 15 jan­vier 2013, le SNESUP-FSU exi­geait déjà « des auto­ri­tés turques la réha­bi­li­ta­tion immé­diate de Pinar Selek ». Il appe­lait « toute la com­mu­nau­té uni­ver­si­taire et scien­ti­fique à por­ter cette exi­gence ».  Force est de consta­ter qu’un an plus tard, le pou­voir turc est res­té sourd aux pro­tes­ta­tions d’indignation devant une inad­mis­sible per­sé­cu­tion poli­ti­co-judi­ciaire. Plus grave encore, le gou­ver­ne­ment d’Erdogan, affai­bli par des scan­dales de cor­rup­tion, vient de renou­ve­ler sa demande d’extradition à la France et conduit une odieuse entre­prise de cri­mi­na­li­sa­tion de Pinar Selek. Cette entre­prise doit être mise en échec.

Le SNESUP tient à rap­pe­ler que Pinar Selek a été acquit­tée à trois reprises et que seul un achar­ne­ment poli­tique aveugle et inhu­main a conduit la jus­tice turque à faire cas­ser ces acquit­te­ments dans des condi­tions contraires aux règles élé­men­taires du Droit inter­na­tio­nal. Plus fon­da­men­ta­le­ment, l’absurdité des condam­na­tions de Pinar Selek tient au fait que le crime dont on l’accuse n’a jamais exis­té : des exper­tises indé­pen­dantes ont démon­tré que l’explosion du Mar­ché aux épices d’Istanbul en 1998 était due à l’explosion d’une bou­teille de gaz et ne consti­tuait en rien un atten­tat. La com­mu­nau­té inter­na­tio­nale connaît aujourd’hui les rai­sons pour les­quelles Pinar Selek est cri­mi­na­li­sée par le pou­voir turc depuis plus de 15 ans : celui-ci n’accepte pas sa liber­té d’expression, ne res­pecte pas sa liber­té de recherche et ne tolère pas son enga­ge­ment mili­tant pour défendre les mino­ri­tés et les Droits de l’Homme.

Exi­lée en France depuis deux ans, Pinar Selek y béné­fi­cie de l’asile poli­tique. Elle conduit ses recherches à l’Université de Stras­bourg et appar­tient à notre com­mu­nau­té scien­ti­fique dont elle incarne exem­plai­re­ment les valeurs d’indépendance et de liber­té. Pinar Selek a éga­le­ment reçu le titre de Doc­teur hono­ris cau­sa de l’Ecole Nor­male Supé­rieure de Lyon. Le SNESUP-FSU s’adresse aux plus hautes auto­ri­tés de l’Etat fran­çais, à la ministre de l’Enseignement supé­rieur et de la recherche, au ministre des Affaires étran­gères, au ministre de l’Intérieur et au Pré­sident de la Répu­blique lui-même, afin qu’ils agissent de façon concer­tée pour garan­tir à Pinar Selek toute la sécu­ri­té que lui doit notre pays, et pour obte­nir des auto­ri­tés turques la jus­tice et la liber­té à laquelle elle a droit. Le voyage du pré­sident Hol­lande en Tur­quie les 27 et 28 jan­vier pro­chains doit être l’occasion de por­ter haut ces exi­gences.

Pinar Selek doit être défi­ni­ti­ve­ment acquit­tée et réha­bi­li­tée par le gou­ver­ne­ment turc !

Le SNESUP-FSU pren­dra dans les jours et semaines qui viennent toutes les ini­tia­tives utiles à une mobi­li­sa­tion de notre com­mu­nau­té uni­ver­si­taire en sou­tien à Pinar Selek. A tra­vers son exemple, le SNESUP-FSU entend pour­suivre inlas­sa­ble­ment le com­bat pour les liber­tés et pour la démo­cra­tie.

http://www.snesup.fr/Le-Snesup/L‑actualite-du-SUP?aid=6545&ptid=5





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