Le député Arnaud Saint-Martin se rendra à Istanbul le 7 février pour soutenir Pinar Selek

Le 7 février 2024, je serai à Istan­bul par­mi une délé­ga­tion inter­na­tio­nale de sou­tien à Pinar Selek, comp­tant notam­ment des représentant·es de ASES, l’As­so­cia­tion Fran­çaise de Socio­lo­gie, de l’As­so­cia­tion Fran­çaise de Science Poli­tique, de l’Observatoire des atteintes à la liber­té aca­dé­mique…

Je repré­sen­te­rai le groupe par­le­men­taire La France insou­mise — NFP à l’As­sem­blée natio­nale en com­pa­gnie de mon col­lègue Emma­nuel Fer­nandes, dépu­té du Bas-Rhin.

Le moment est par­ti­cu­liè­re­ment grave. Mal­gré quatre acquit­te­ments (2006, 2008, 2011 et 2014) pour les faits absurdes et démon­tés tant de fois de « ter­ro­risme » qui lui sont repro­chés (elle a été mise en cause dans une explo­sion sur­ve­nue en juillet 1998 dans le bazar aux épices d’Istanbul, qui a cau­sé sept morts : un acci­dent suite à une fuite de gaz selon plu­sieurs exper­tises indé­pen­dantes, et non pas un « atten­tat »), notre col­lègue socio­logue et écri­vaine fran­co-turque Pinar Selek doit en répondre devant la jus­tice pour une énième audience d’un cin­quième pro­cès.

Vic­time d’un achar­ne­ment poli­ti­co-judi­ciaire impla­cable, elle a déjà subi 2 ans et demi de pri­son, a dû s’exiler en Alle­magne puis en France (où elle a acquis la natio­na­li­té fran­çaise, a sou­te­nu sa thèse en 2014, et enseigne désor­mais à l’université Côte d’Azur à Nice), et elle est per­sé­cu­té par le pou­voir depuis 26 ans. Pas de preuves, un dos­sier mon­té n’importe com­ment, à charge, pour l’exemple. C’est une cho­quante néga­tion des droits humains et des liber­tés aca­dé­miques.

Ce qu’on lui reproche : de faire son métier, de ne pas livrer ses sources et contacts (sous la tor­ture, par élec­trodes bran­chées sur le cer­veau) lorsqu’elle a enquê­té sur le mou­ve­ment kurde dans les années 1990, sans doute aus­si de s’engager pour la démo­cra­tie, l’émancipation col­lec­tive, les droits du mou­ve­ment LGBT, la défense des mino­ri­tés en Tur­quie (Alé­vis, Armé­niens, Kurdes…), la jus­tice sociale et éco­lo­gique, bref un monde meilleur.

Cher­cheuse recon­nue, mili­tante fémi­niste et anti-mili­ta­riste, anar­chiste et liber­taire, résis­tante à l’ordre poli­tique turc auto­ri­taire et mili­ta­ri­sé, Pinar Selek est pla­cée sous man­dat d’arrêt inter­na­tio­nal avec empri­son­ne­ment immé­diat et risque (encore) la pri­son à per­pé­tui­té. C’est inad­mis­sible. Il n’est qu’une issue pos­sible : l’acquittement défi­ni­tif.

Arnaud Saint-Mar­tin





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