Nouveau report d’audience au procès de Pinar Selek : Face au déni de justice, la mobilisation continue !

Alors que le pro­cès de Pinar Selek entre dans sa 27ème année, la mobi­li­sa­tion inter­na­tio­nale en sou­tien à l’universitaire et écri­vaine ne cesse de se ren­for­cer. En témoigne le suc­cès de la jour­née de soli­da­ri­té autour des liber­tés aca­dé­miques orga­ni­sée à l’U­ni­ver­si­té Côte d’Azur ce 7 février en pré­sence de nom­breux uni­ver­si­taires, de président·es d’u­ni­ver­si­tés, des représentant.es des direc­tions du CNRS et de l’IRD et d’associations aca­dé­miques. A Istan­bul, pour la 4ème fois, des élu.es de la répu­blique, des avocat·es, des uni­ver­si­taires, des hommes et femmes de lettres, militant.es des droits humains ont assis­té à l’audience. Ce soir, à Istan­bul, à Nice, à Paris et dans le monde entier, des cen­taines de sou­tiens de dif­fé­rents col­lec­tifs se sont ras­sem­blés.

Le tri­bu­nal a annon­cé un 5ème report d’au­dience au 25 avril 2025. Cette déci­sion est un scan­dale. Les juges refusent l’é­vi­dence : Pinar Selek est inno­cente comme l’ont déjà éta­bli tour à tour quatre pro­cès. Cherchent-ils à gagner du temps ? La Tur­quie joue-t-elle la montre pour épui­ser la soli­da­ri­té inter­na­tio­nale, alors qu’elle ne cesse de se ren­for­cer ? Joue-t-elle sur le contexte de dur­cis­se­ment des équi­libres géo­po­li­tiques contre la démo­cra­tie, la science, les droits des mino­ri­tés, comme le montre l’actualité au Proche-Orient, aux États-Unis, en Europe ? Plus encore, cet éter­nel report signi­fie-t-il qu’aux yeux des auto­ri­tés turques, Pinar Selek est déjà jugée et condam­née ?

De fait, après avoir fabri­qué de toutes pièces des “preuves” à charge, après avoir sus­ci­té de faux témoi­gnages, après avoir atta­qué direc­te­ment la liber­té aca­dé­mique en France en fabri­quant une incri­mi­na­tion de ter­ro­risme contre l’Université Côte d’Azur, après que des docu­ments essen­tiels pro­duits par la défense n’ont pas été inté­grés au dos­sier, la jus­tice turque semble n’avoir plus rien d’autre à inven­ter que la répé­tion sans fin d’une demande de man­dat d’arrêt inter­na­tio­nal et de com­pa­ru­tion de Pinar Selek en Tur­quie.

Cette stra­té­gie du déni est vouée à l’échec. En dépit de deux années de pri­son, en dépit de la tor­ture, mal­gré l’exil, mal­gré 27 années de per­sé­cu­tion et 4 pro­cès, Pinar Selek pour­suit son acti­vi­té scien­ti­fique, lit­té­raire et mili­tante. Rien ne l’arrêtera, ni ne nous arrê­te­ra : des cen­taines de sou­tiens à tra­vers le monde l’aideront à retrou­ver sa liber­té et ses droits.

Aujourd’hui plus de 500 uni­ver­si­taires du monde entier témoignent de leur sou­tien à Pinar Selek dans une tri­bune, publiée dans 5 jour­naux euro­péens, l’en­semble des président·es d’université de France s’exprime tan­dis que le ministre de l’En­sei­gne­ment supé­rieur et de la recherche apporte à Pinar Selek son indé­fec­tible sou­tien. Les col­lec­tifs mobi­li­sés aux côtés de Pinar Selek dénoncent ce nou­veau report, exigent qu’elle soit défi­ni­ti­ve­ment acquit­tée et que son hon­neur soit lavé.

La Coor­di­na­tion des col­lec­tifs de soli­da­ri­té avec Pinar Selek





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