Solidarité avec Pinar Selek

Nous avons consti­tué un comi­té de sou­tien à Pinar Selek suite à son pas­sage à Nantes les 14 et 15 novembre 2014, dans le cadre des semaines de la soli­da­ri­té inter­na­tio­nale orga­ni­sées par la Mai­son des Citoyens du Monde, avant la reprise de son pro­cès pré­vu le 5 décembre devant la 15e Cour Pénale d’Istanbul, afin d’affirmer notre sou­tien au même titre que plu­sieurs comi­tés déjà consti­tués en France, en Alle­magne, en Suisse, et récla­mer jus­tice.

Pinar Selek est accu­sée d’avoir com­mis un pré­ten­du atten­tat à la bombe au mar­ché aux épices d’Istanbul en 1998.Alors jeune socio­logue enga­gée de 27 ans, elle mène une enquête sur le conflit armé qui a trans­formé le sud-est ana­to­lien en zone de guerre. Elle s’intéresse tout par­ti­cu­liè­re­ment aux mili­tants kurdes du PKK qui ont choi­si la lutte armée. Arrê­tée le 11 juillet 1998, la police essaie de lui extir­per par la tor­ture le nom des com­bat­tants kurdes qu’elle a inter­viewés, en vain. Un mois après le début de son incar­cé­ra­tion, elle apprend en écou­tant le jour­nal télé­vi­sé en pri­son qu’elle est accu­sée d’être com­plice d’un atten­tat au mar­ché aux épices d’Istanbul. Elle est libé­rée en 2000 suite à un rap­port judi­ciaire scien­ti­fique attri­buant l’explosion à une fuite de gaz puis acquit­tée en 2006. Mais la cour de cas­sa­tion fait appel au juge­ment et ce scé­na­rio se répè­te­ra par trois fois !

Dès le len­de­main de sa libé­ra­tion, Pinar Selek reprend son tra­vail de ter­rain et ses luttes contre le patriar­cat, l’hétérosexisme, le natio­na­lisme, le mili­ta­risme. Elle conti­nue à déran­ger en écri­vant sur des sujets ta­bous. En 2001 elle fonde avec d’autres l’association fémi­niste Amar­gi qui s’engage contre les vio­lences faites aux femmes, pour la paix et contre toutes les domi­na­tions et qui ouvre la pre­mière librai­rie fémi­niste au centre d’Istanbul. Le 22 Novembre 2012, une paro­die de pro­cès a de nou­veau eu lieu où juges et pro­cu­reurs avaient pris leur déci­sion à l’avance, sans lais­ser à la défense la possi­bilité de s’exprimer : le troi­sième acquit­te­ment de Pinar Selek a été annu­lé par le tri­bu­nal qui l’avait pro­non­cé.

Le 24 jan­vier 2013, Pinar Selek a été condam­née à la pri­son à vie avec man­dat d’arrêt.

Ses avo­cats ont fait appel auprès de la 9ème Cour de Cas­sa­tion.

Le 5 décembre 2014, le pro­cu­reur a main­te­nu son accu­sa­tion sans four­nir aucune argu­men­ta­tion. Il a deman­dé à nou­veau la per­pé­tui­té. Sur cette base la défense a dénon­cé l’ab­sur­di­té d’un tel réqui­si­toire qui ne s’ap­puie sur aucun élé­ment concret du dos­sier et ne tient pas compte des acquit­te­ments pré­cé­dents ! Ne pou­vant plai­der dans le vide et dans un temps contraint, les avo­cats ont deman­dé à exer­cer leur droit à la défense sur la base de l’en­semble du dos­sier, ce qui exige une jour­née au mini­mum. Les avo­cats veulent pré­sen­ter leurs plai­doi­ries qui démontent pièce par pièce toutes les preuves fabri­quées par l’ac­cu­sa­tion lors de ces 16 années d’a­char­ne­ment judi­ciaire. Le juge prend acte de cette demande et fixe le nou­veau pro­cès au 19 décembre 2014.

Pinar Selek a dû quit­ter son pays, après Ber­lin, Stras­bourg, elle vit actuel­le­ment à Lyon, réfu­giée poli­tique, elle conti­nue sa double acti­vi­té de cher­cheuse et de mili­tante.

Nous vous invi­tons
à un ras­sem­ble­ment de sou­tien
le 17 Décembre à 12 h
à la Mai­son des Citoyens du Monde,
8 rue Lekain à Nantes

Plus les mobi­li­sa­tions se font visibles,
plus d’élus s’engagent
et plus les médias s’en font l’écho,
plus Pinar a des chances de pou­voir ren­trer chez elle !

Plus d’informations sur le site : www.pinarselek.fr
Pour contac­ter le col­lec­tif France : solidaritepinarselek.france@gmail.com
Pour contac­ter le col­lec­tif Nantes : solidaritepinarselek.nantes@gmail.com





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