Le 13 mars 2013 était organisé à Istanbul, dans la Mimar Sinan Fine Arts University (MSFAU), un grand colloque en l’honneur de Pinar Selek. C’était là un moyen pour ses anciens professeurs, collègues et ami-e-s, comme Ali Akay ou Nükhet Sirman, de rendre hommage aux travaux de leur ancienne étudiante. Des sociologues de diverses universités turques s’étaient réunis pour rendre compte de l’apport des recherches de Pinar Selek dans les domaines de la théorie du genre, de l’étude de l’Etat et de l’armée. Un documentaire sur Pinar Selek fut diffusé en vidéo et fut très applaudi par les étudiants tandis que des interventions théâtrales clôturaient la journée. Ce colloque était l’occasion de saluer le caractère pionnier des travaux de Pinar Selek, notamment sur la question de l’exclusion des transsexuels en Turquie.
Le Comité de Soutien Universitaire était représenté par Sylvain Laurens qui en ouverture du colloque a proposé une intervention intitulée « « Une sociologie autonome dans ses questionnements est-elle pour autant apolitique ? ». Ce fut l’occasion pour lui de revenir à travers le cas de Pinar Selek sur la question des libertés académiques en Turquie, en France et plus largement en Europe. Les interventions des différents chercheurs et des étudiants ont pu saluer la place éminente qu’occupent aujourd’hui en Turquie les travaux de Pinar Selek sur la question de la masculinité et du genre en Turquie. Au-delà du symbole politique, Pinar Selek est apparu durant cette journée d’études comme une référence partagée, à même de tisser un lien entre une ancienne et une nouvelle génération de chercheurs.
Sylvain Laurens