Accusée de terrorisme, une chercheuse turque a trouvé refuge en France

Pinar Selek, socio­logue turque s’est spé­cia­li­sée sur les ques­tions kurdes depuis 20 ans. Obli­gée de se réfu­gier en France, les auto­ri­tés turques l’ac­cusent de ter­ro­risme.

Pinar Selek est socio­logue, elle tra­vaille sur l’ac­tion col­lec­tive, dans la région de Nice où elle est ensei­gnante-cher­cheuse. Pen­dant 20 ans, elle a fait car­rière dans son pays, la Tur­quie, en se spé­cia­li­sant sur les Kurdes et le ser­vice mili­taire turc. Exi­lée en France, elle fait l’ob­jet d’ac­cu­sa­tions (dont celle d’a­voir com­mis un atten­tat sur un mar­ché) de la part du gou­ver­ne­ment.

Ses ennuis avec les auto­ri­tés turques ont com­men­cé dès ses pre­miers tra­vaux de recherche pour son mas­ter et bien avant que Recep Tayyip Erdoğan ne devienne pré­sident. Arrê­tée, empri­son­née, elle est som­mée de four­nir ses sources, notam­ment les entre­tiens qu’elle avait eu avec les kurdes.

Je n’ai pas accep­té leur pro­po­si­tion, donc la tor­ture a com­men­cé. J’y ai résis­té, mais ils ont confis­qué tous mes docu­ments. Je pense qu’il ont aus­si vou­lu mon­trer l’exemple aux autres cher­cheurs, leur faire peur pour qu’ils sachent que s’ils fai­saient des sujets comme ça, ils pou­vaient se retrou­ver dans la même situa­tion.

 

Sou­te­nue en France

Depuis, elle a connu quatre pro­cès. À chaque fois, elle a été acquit­tée. Elle béné­fi­cie aujourd’­hui du sou­tien du pro­gramme « PAUSE » d’ac­cueil de cher­cheurs en exil, qui aide 130 cher­cheurs, dont la moi­tié sont d’ailleurs turcs.

Eli­sa­beth Cunin dirige le labo­ra­toire com­mun au CNRS, à l’IRD, l’u­ni­ver­si­té Nice Sophia Anti­po­lis et l »’uni­ver­si­té Paris-Dide­rot, qui col­lec­ti­ve­ment affirment leur sou­tien à Pinar Selek.

« Nous ce qu’on vou­lait, c’é­tait aus­si mon­trer qu’elle avait un sou­tien ins­ti­tu­tion­nel. C’est notre col­lègue, elle est ensei­gnante cher­cheuse actuel­le­ment. Et donc il nous sem­blait impor­tant d’in­sis­ter là-des­sus. Elle est en poste, elle est uni­ver­si­taire et elle est finan­cée par des ins­ti­tu­tions fran­çaises. »

Pinar Selek attend actuel­le­ment le ver­dict d’un cin­quième pro­cès. Elle est mena­cée d’une condam­na­tion à per­pé­tui­té en Tur­quie, et fait l’ob­jet d’un fort sou­tien, notam­ment des orga­nismes de recherche publics. Ils ont publié un texte de sou­tien.

Sophie Béche­rel

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