Douze années de harcèlement judiciaire contre Pinar Selek

Appel à la mobi­li­sa­tion inter­na­tio­nale le 9 février 2011, par la Fédé­ra­tion Inter­na­tio­nale des Droits de l’Homme.

L’Observatoire pour la pro­tec­tion des défen­seurs des droits de l’Homme, un pro­gramme conjoint de la Fédé­ra­tion inter­na­tio­nale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et de l’Organisation mon­diale contre la tor­ture (OMCT), appelle à la mobi­li­sa­tion inter­na­tio­nale pour deman­der l’acquittement de la défen­seure des droits de femmes et des droits mino­ri­tés Pinar Selek.

Le 9 février 2011, Mme Pinar Selek, écri­vain et socio­logue qui défend acti­ve­ment les droits des femmes, des groupes de popu­la­tion mar­gi­na­li­sés et des vic­times de dis­cri­mi­na­tion, y com­pris les enfants des rues, et des mino­ri­tés kurdes et armé­niennes, pas­se­ra de nou­veau en juge­ment devant la dou­zième chambre de la Haute cour cri­mi­nelle d’Istanbul. La pro­cé­dure cri­mi­nelle contre cette défen­seure des droits de l’Homme dure depuis 1998.

Accu­sée sans preuve tour à tour de sou­te­nir le Par­ti des tra­vailleurs du Kur­dis­tan (PKK), puis d’avoir fait explo­ser une bombe dans la bazar égyp­tien d’Istanbul en 1998, Pinar Selek a été empri­son­née et tor­tu­rée durant deux ans et demi avant d’être acquit­tée par deux fois par la dou­zième chambre de la Haute cour cri­mi­nelle d’Istanbul pour manque de preuve. En effet, plu­sieurs exper­tises judi­ciaires ont confir­mé l’absence de bombe et attri­bué l’explosion à une fuite de gaz et, le pré­ve­nu qui l’avait incri­mi­né au cours d’un inter­ro­ga­toire s’est rétrac­té pen­dant le pro­cès. Néan­moins, le pro­cu­reur a fait appel à chaque fois de ces acquit­te­ments. Et par deux fois, la Cour de cas­sa­tion a accé­dé à sa demande en annu­lant les juge­ments de pre­mière ins­tance.

Le pro­cu­reur géné­ral de la Cour de cas­sa­tion a fait appel de la der­nière déci­sion de la Cour de cas­sa­tion. Mais, le 9 février 2010, le Haut conseil géné­ral pénal de la Cour de cas­sa­tion a reje­té l’opposition du pro­cu­reur géné­ral et, dans son arrêt, a dis­po­sé clai­re­ment que la déci­sion de la Cour de cas­sa­tion était rai­son­nable, en récla­mant une peine de pri­son à vie à l’encontre de Mme Selek. L’affaire sera exa­mi­née à nou­veau par la dou­zième chambre de la Haute cour cri­mi­nelle d’Istanbul. Si celle-ci décide une nou­velle fois d’acquitter Mme Selek, cette déci­sion sera à nou­veau por­tée devant le Haut conseil géné­ral pénal de la Cour de cas­sa­tion. Depuis douze années, les droits de Pinar Selek sont bafoués et elle ne peut ni vivre une vie nor­male ni mener ses acti­vi­tés de défense des droits de l’Homme.

L’Observatoire appelle les auto­ri­tés turques à mettre un terme à toute forme de har­cè­le­ment judi­ciaire à l’encontre de Pinar Selek en repré­sailles de ses acti­vi­tés légi­times de défense des droits de l’Homme. En outre, l’Observatoire invite les des­ti­na­taires de cet appel à écrire aux auto­ri­tés pour expri­mer leur pré­oc­cu­pa­tion face au har­cè­le­ment judi­ciaire subi par Pinar Selek.

Témoi­gnage vidéo de Pinar Selek : http://www.dailymotion.com/group/hu…
Le dos­sier de presse en fran­çais : http://www.fidh.org/IMG/pdf/dp_PINAR_SELEK.pdf

http://www.fidh.org/Douze-annees-de-harcelement-judiciaire-contre





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