Entretien avec Pinar Selek

A l’occasion de la journée internationale de la femme, nous avons interrogé Pinar Selek, féministe turque, qui vit en exil à Strasbourg :

Véronique Barondeau pour ARTE Journal : Cette journée du 8 mars a-t-elle une importance pour vous ?

Pinar Selek : La lutte contre les discriminations est une lutte de tous les jours. Mais je pense qu’on a besoin d’un jour comme cela pour se rassembler. C’est bien d’avoir un jour particulier qui permette de reformuler un certain nombre de revendications.

Vous êtes devenu le symbole d’une lutte contre un Etat, vous subissez vous-même des discriminations, comment est-ce possible pour vous de continuer à lutter ?

Pinar Selek : Je ne sais pas si je suis un symbole. Je pense n’être qu’un exemple de quelqu’un qui subit une domination. Et je pense qu’il faut se battre contre toutes les formes de dominations. Qu’elle soit patriarcale, militaire, machiste, ou étatique. Quand je dis cela, je pense évidemment à la question de l’égalité, mais aussi à celle des libertés. C’est très difficile de vivre « libre », encore plus pour une femme. Même dans nos sociétés modernes, il existe toujours des rapports de domination. Les choses se voient moins car les rapports sont pour ainsi dire plus souples, mais la domination est toujours là. Il faut une vigilance de tous les instants pour combattre ces tendances.

Quelles sont les causes dont vous vous sentez le plus proche ?

Pinar Selek : Je suis très sensible aux violences faites aux femmes. Tous les jours dans ce pays, mais aussi dans les autres pays du monde, des femmes sont violées ou battues. On ne peut pas accepter ces situations. Comme on ne peut pas accepter qu’on juge les orientations sexuelles d’une personne. Il faut se battre contre l’homophobie qui est encore très présente dans la société, et récemment le débat sur le mariage pour tous l’a malheureusement encore montré.

http://www.arte.tv/fr/entretien-avec-pinar-selek/7373166.html





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