Je ne lâcherai rien », promet Pinar Selek, la sociologue turque réfugiée à Nice condamnée à la prison à perpétuité et désormais sous le coup d’un mandat d’arrêt

En exil à Nice, l’enseignante-chercheuse à l’université Côte d’Azur, faus­se­ment accu­sée d’attentat, a été acquit­tée quatre fois par la jus­tice de son pays avant d’être condam­née par la cour suprême.

y a six mois, le 21 juin 2022, l’enseignante-chercheuse à l’université Côte d’Azur avait appris sa condam­na­tion à per­pé­tui­té pour un atten­tat qui n’en était pas un. Une peine pro­non­cée par la cour suprême, 25 ans après une explo­sion, sur­ve­nue sur le mar­ché aux épices d’Istanbul, qui avait fait sept morts et 121 bles­sés.

Atten­tat fabri­qué de toutes pièces

Après l’avoir empri­son­née et tor­tu­rée pour ses recherches socio­lo­giques sur les Kurdes, le pou­voir turc a déci­dé de faire d’elle une « ter­ro­riste » en fabri­quant de toutes pièces les élé­ments vou­lus pour démon­trer contre toute évi­dence la sur­ve­nance d’un atten­tat per­pé­tré au nom du PKK (par­ti des tra­vailleurs du Kur­dis­tan, une orga­ni­sa­tion poli­tique armée kurde), alors que tout a éta­bli que l’explosion du mar­ché aux épices d’Istanbul de 1998 a été pro­vo­quée acci­den­tel­le­ment.

Six mois après le pro­non­cé de cette der­nière déci­sion, Pinar Selek vient d’apprendre qu’elle fait l’objet d’un man­dat d’arrêt inter­na­tio­nal deman­dant son empri­son­ne­ment immé­diat. « Cette déci­sion est prise par le Tri­bu­nal Cri­mi­nel d’Istanbul avant même que les juges de cette juri­dic­tion ne se soient pro­non­cés lors d’une pre­mière audience, fixée au 31 mars » s’indignent les Col­lec­tifs de soli­da­ri­té avec Pinar Selek.

« Je viens de lire la déci­sion de la Cour suprême qui me condamne non seule­ment à la pri­son à vie mais aus­si à une per­sé­cu­tion sans fin. C’est une fausse déci­sion qui s’appuie sur de faux argu­ments et des preuves fal­si­fiées. Ce pro­cès conti­nue depuis 25 ans. La moi­tié de ma vie. Jusqu’à aujourd’hui, j’ai résis­té pour ne pas me sou­mettre à la domi­na­tion (…) Je vous le pro­mets, je ne lâche­rai rien. »

Ren­dez-vous à Istan­bul le 31 mars

« De telles mesures (…) sont prises dans un contexte de res­tric­tion des liber­tés et de mul­ti­pli­ca­tion des vio­lences par le pou­voir turc contre l’ensemble des mino­ri­tés et des oppo­sants poli­tiques, en par­ti­cu­lier contre les Kurdes, que ce soit en Tur­quie ou dans d’autres pays » rap­portent, dans un com­mu­ni­qué, les Col­lec­tifs de soli­da­ri­té avec Pinar Selek, qui appellent les par­le­men­taires et les res­pon­sables poli­tiques, le pré­sident de la Répu­blique à agir pour assu­rer sa pro­tec­tion et pro­tes­ter contre cette condam­na­tion.

Ils appellent enfin les artistes, les uni­ver­si­taires et les mili­tants « à pré­pa­rer des délé­ga­tions nom­breuses pour se rendre à Istan­bul le 31 mars pro­chain pour exi­ger la véri­té et la jus­tice pour Pinar Selek ».

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