Autour de la sociologue Turque, une cinquantaine de personnes étaient réunies ce vendredi, à l’Espace des femmes de Paris, pour suivre à distance son procès. La justice vient de décider un nouveau report. L’acharnement continue contre Pinar Selek.
« Il faudra attendre le prochain été. » Pinar Selek vient d’avoir la nouvelle d’Istanbul. Son procès, brièvement rouvert ce vendredi en Turquie a une nouvelle fois été renvoyé au 28 juin prochain. Autour de la sociologue et écrivaine turque, une cinquantaine de personnes ont suivi à distance depuis Paris, dans les locaux de sa maison d’édition l’Espace des femmes, cette nouvelle audience qui prolonge, à nouveau, son calvaire judiciaire. Ce dernier report est cette fois-ci justifié par la demande d’extradition, formulée par Ankara et à laquelle Paris n’a pour l’heure pas donné suite. Interpol, de son côté, affirme ne l’avoir jamais reçue.
L’acharnement contre Pinar Selek dure depuis 25 ans. Accusée à tort d’avoir perpétré un attentat à la bombe dans le marché aux épices d’Istanbul, emprisonnée deux ans et demi, maintes fois condamnée et quatre fois acquittée des accusations de terrorisme – en 2006, 2008, 2011 et 2014 – Pinar Selek, exilée depuis 2009 et réfugiée politique en France où elle enseigne à l’université de Nice, avait vu son dernier acquittement annulé par la Cour suprême en juin 2022.
Un dossier « farci de fausses preuves », une « affaire très injuste », a une nouvelle fois dénoncé, ce vendredi, Alp Selek, le père mais aussi l’un des avocats de Pinar Selek, présent à Istanbul à l’audience. Depuis Paris, maître Martin Pradel, l’un des ses avocats français, dénonce quant à lui « une stratégie d’intimidation », regrettant, que « l’histoire se répète ». Et d’appeler à rester vigilant : « les relations diplomatiques peuvent parfois prendre le dessus sur la justice », alerte-t-il.
Depuis des années, Pinar Selek, infatigable défenseuse des droits humains refuse de voir son affaire judiciaire amputer son militantisme et sa détermination. Alors, ce vendredi à Paris, malgré tout, la joie de vivre l’a emporté. Et à l’Espace des femmes, la musique, la danse et les embrassades ont eu le dernier mot.
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