La première lettre de prison de Zarakolu

L’é­di­teur Ragip Zara­ko­lu est actuel­le­ment incar­cé­ré dans la pri­son de haute sécu­ri­té de Metris alors que son fils Deniz Zara­ko­lu, autre édi­teur de la Mai­son d’é­di­tions Belge, se trouve dans la pri­son d’E­dirne.

Dans sa pre­mière lettre envoyée de pri­son par l’in­ter­mé­diaire de son avo­cat Özcan Kiliç, Ragip Zara­ko­lu dit : « Mon arres­ta­tion et l’ac­cu­sa­tion d’ap­par­te­nance à une orga­ni­sa­tion illé­gale font par­ties d’une cam­pagne visant à inti­mi­der tous les intel­lec­tuels et démo­crates de Tur­quie et plus par­ti­cu­liè­re­ment à pri­ver les Kurdes de tout sou­tien.«  « 

Zara­ko­lu a fait savoir que durant le raid à son domi­cile la police n’a confis­qué que quelques livres comme « preuves du crime » et n’a rien trou­vé au sujet de sa soi-disant rela­tion avec l’or­ga­ni­sa­tion en ques­tion.

Les livres qui ont été confis­qués comme preuves de crime sont le 2e volume de Vatan­siz Gaze­te­ci (Jour­na­liste apa­tride) de Dogan Özgü­den, rédac­teur en chef d’In­fo-Türk, Habi­ba d’En­der Ondes, le pro­ces­sus de paix de Yük­sel Genç, manus­crits de quelques livres sur le géno­cide des Armé­niens et sur l’his­toire armé­nienne.

Il ajoute que toutes ses cartes ban­caires et de cré­dit ont été confis­quées par la police.

Rap­pe­lant qu’il est invi­té à de nom­breuses confé­rences à l’é­tran­ger, prin­ci­pa­le­ment durant la semaine pro­chaine à Ber­lin, puis à l’U­ni­ver­si­té Col­gate, à Los Angeles et dans le Michi­gan, Zara­ko­lu dit : « Le gou­ver­ne­ment devrait leur répondre quant à la rai­son réelle de mon arres­ta­tion. »

Zara­ko­lu conclut sa lettre avec l’ap­pel sui­vant :

« Lors de mon inter­ro­ga­toire, ils n’ont posé aucune ques­tion au sujet de l’or­ga­ni­sa­tion dont j’é­tais accu­sé d’être membre. Ils ne m’ont posé des ques­tions que sur les livres que j’ai écrits ou pré­pa­rés à la publi­ca­tion, les réunions publiques où j’ai par­lé ou aux­quelles j’ai assis­té. Je pense que tout le monde devrait conjoin­te­ment réagir contre cette cam­pagne d’ar­res­ta­tions qui se trans­forme en un lyn­chage col­lec­tif. Ces pra­tiques illé­gales doivent être arrê­tées.  »

Etienne Copeaux





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