Michèle Rubirola représentera la Ville de Marseille au procès de Pinar Selek

Pinar Selek, l’écrivaine, socio­logue et mili­tante fran­co-turque, mena­cée de réclu­sion à per­pé­tui­té en Tur­quie, a reçu ven­dre­di le sou­tien de la muni­ci­pa­li­té qui sera pré­sente à son pro­cès à Istan­bul, fin mars.

A trois semaines d’une audience devant le tri­bu­nal cor­rec­tion­nel d’Istanbul, Pinar Selek a reçu ven­dre­di le sou­tien offi­ciel de la Ville de Mar­seille. L’intellectuel turc, qui risque la per­pé­tui­té et fait l’objet d’un man­dat d’arrêt inter­na­tio­nal émis par les auto­ri­tés turques, a été reçu par le maire (DVG) de Mar­seille, Benoît Payan, et sa pre­mière adjointe (ECO), Michèle Rubi­ro­la.

« Votre pré­sence nous honore, vous êtes à Mar­seille chez vous, cet achar­ne­ment poli­tique doit être dénon­cé et com­bat­tu » lui a lan­cé ce der­nier, en fin d’entretien, rap­pe­lant que son tra­vail de socio­logue sur les groupes oppri­més, Kurdes, trans, LGBT ou enfants des rues, lui valent aujourd’hui « la cible d’une per­sé­cu­tion sans pré­cé­dent au point d’être qua­li­fié de ter­ro­riste ».

Accu­sée par l’État turc d’une attaque contre le mar­ché aux épices d’Istanbul en 1998 qui s’avérera être une explo­sion acci­den­telle, jugée et acquit­tée à quatre reprises, elle s’est vu noti­fier en jan­vier une ordon­nance annu­lant son acquit­te­ment de 2014, la condam­nant de fait à la réclu­sion à per­pé­tui­té. .

« Mes­sage au monde »

Un peu plus tôt, comme par­tout en France, le comi­té de sou­tien de Pinar Mar­seille lui avait éga­le­ment appor­té son sou­tien sur le par­vis de la mai­rie. For­mée et com­po­sée de scien­ti­fiques, d’artistes, d’écrivains, de fémi­nistes, d’antimilitaristes, elle témoigne « des dif­fé­rents enga­ge­ments de Pinar » observe Yves Doa­zan, l’un des ani­ma­teurs.

« Nous sommes heu­reux que la mai­rie de Mar­seille accueille et prenne posi­tion par rap­port à ce pro­cès inéqui­table », avait-il glis­sé, envi­sa­geant de deman­der à la mai­rie d’être repré­sen­tée dans la délé­ga­tion d’une cen­taine de per­son­na­li­tés qui assis­te­ront au pro­cès en mars, 31e.

Sans être vrai­ment for­mu­lée, la demande a été enten­due. « La Ville de Mar­seille sera repré­sen­tée à Istan­bul », a glis­sé quelques minutes plus tard Michèle Rubi­ro­la, pro­met­tant de « faire le néces­saire pour être pré­sente ». Des mots qui déclen­che­ront de cha­leu­reux applau­dis­se­ments. « Un mes­sage envoyé au monde entier » témoi­gnant de l’engagement de sa ville dans « un com­bat uni­ver­sel pour la véri­té et la liber­té », jus­ti­fie-t-elle. « Ces rebon­dis­se­ments moti­vés par des inté­rêts poli­tiques doivent ces­ser. »

« Je suis ras­su­rée de voir la Ville et ses élus prendre la place qui devrait être la leur », se féli­cite l’écrivaine Valé­rie Man­teau qui fera éga­le­ment par­tie de la délé­ga­tion. Un peu plus tôt, elle avait lu devant les sup­por­ters un mes­sage d’Annie Ernaux, prix Nobel de lit­té­ra­ture 2022, qui deman­dait notam­ment au pré­sident de la Répu­blique fran­çaise d’intervenir auprès de son homo­logue turc. Les démarches auprès des auto­ri­tés fran­çaises ont été faites, souf­fle­ra Pinar Selek, sans vou­loir en dire plus.

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