A Istanbul, le procès de la sociologue turque Pinar Selek s’est ouvert hier. C’est la quatrième fois que cette femme est jugée pour terrorisme. Un procès qui ne repose sur rien et qui reflète l’acharnement de la justice sur cette universitaire spécialiste des minorités.
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Tout commence par une explosion sur un marché à Istanbul en 1998.
Une explosion assimilée d’abord à un attentat, mais qui en fait, on le saura par la suite, n’est qu’une conséquence accidentelle d’une fuite de gaz. Pinar Selek est pourtant accusée de l’attentat. Depuis, la justice s’acharne sur cette sociologue, spécialiste des minorités kurdes, et réfugiée en France, à Strasbourg.
Avec nous pour évoquer son cas, Pinar Selek elle-même, et Jérôme Bastion, correspondant de France Info en Turquie.
Le journaliste évoque une « farce juridique, qui ne repose sur rien. La chercheuse est dans le collimateur de l’Etat turc depuis ses recherches sur la rébellion kurde « .
Réfugiée à Strasbourg, Pinar Selek dit vouloir « résister, continuer son combat « . Elle dit craindre malgré tout que la justice fasse volontairement durer les choses pour que ses soutiens abandonnent la lutte. « Je me sens comme un animal dans un laboratoire » confie-t-elle.
Le procès a de nouveau été reporté hier. Seule issue possible pour la sociologue, la cour européenne des droits de l’homme. Ses avocats vont sûrement la saisir dans les prochains mois.