« Voyages » en Turquie et en exil

Un pre­mier roman  qui porte l’é­cho du vécu de l’au­teur : por­traits de femmes et d’hommes, d’une ville Istan­bul, mosaïque poli­tique, sociale, reli­gieuse de l’his­toire du pays lui-même, la Tur­quie, un mel­ting pot riche, mais mar­qué  par le coup d’É­tat de 1980.

Pinar Selek était l’in­vi­tée, cette année, du Fes­ti­val Éton­nants voya­geurs de Saint-Malo, en mai). Des « voyages », cette socio­logue en a fait de nom­breux : pro­fes­sion­nels et mili­tants pour ses enquêtes à tra­vers la Tur­quie, sur les Kurdes, entre autres ; dans les milieux dis­cri­mi­nés dans le cadre d’a­te­liers ; vio­lents et dou­lou­reux dans les pri­sons turques. Puis, atta­quée de pro­cès en pro­cès tru­qués par la « Jus­tice » turque,  contrainte, pour échap­per à la pri­son à vie, à l’exil en Alle­magne et en France depuis 2011. Cerises en avait par­lé.

C’est incon­tes­ta­ble­ment ce ter­reau et ce par­cours qui nour­rissent cette pre­mière ten­ta­tive lit­té­raire aux his­toires quo­ti­diennes entre­croi­sées, entre expé­rience de la clan­des­ti­ni­té et ques­tion­ne­ment sur la lutte armée, renon­ce­ment à la vie per­son­nelle intime et pre­miers pas vers l’émancipation fémi­nine. Le foi­son­ne­ment des évé­ne­ments et des per­son­nages font l’intérêt du roman, peut-être aus­si les limites de l’écriture.

C’est en tout cas un docu­ment qui tra­duit l’at­ta­che­ment de l’au­teur aux femmes et aux hommes qui, au pays comme sur les che­mins de l’exil, conservent envers et contre tout un « demi-espoir ». Les jalons de la révolte d’aujourd’hui ?

http://blogs.mediapart.fr/blog/communistes-unitaires/080613/voyages-en-turquie-et-en-exil





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