Pinar Selek n’assistait pas à ce procès, elle vit en exil à Strasbourg, dans le nord-est de la France. Cette sociologue, connue pour ses recherches sur les minorités en Turquie, en particulier sur les Kurdes et les transsexuels, a été arrêtée à l’âge de 27 ans.
Elle est accusée d’avoir aidé des terroristes kurdes à commettre un attentat à l’explosif qui a fait sept morts sur le marché des épices de la Corne d’or d’Istanbul en 1998. Elle a été torturée et incarcérée pour avoir refusé de donner à la police les noms des Kurdes qu’elle avait rencontrés dans le cadre de ses recherches.
La publication d’un rapport attribuant l’explosion à une fuite de gaz deux ans plus tard lui a permis d’être libérée. A trois reprises, la justice turque l’avait acquittée mais à chaque fois la Cour de cassation avait invalidé le verdict. Ses avocats dénoncent à la fois l’acharnement et les vices de procédures qui entachent cette condamnation. Pinar Selek va continuer à se battre. Elle pourrait dès demain demander l’asile politique en France.