Le procès de la sociologue et écrivaine turque Pinar Selek, réfugiée en France d’où elle dénonce un « acharnement » judiciaire, doit reprendre vendredi à Istanbul.
L’infatigable défenseuse des droits humains et des minorités, âgée de 51 ans, qui vit et enseigne à Nice (sud-est), avait été arrêtée en 1998 pour ses travaux sur la communauté kurde, avant d’être accusée d’être liée à une explosion qui venait de faire sept morts au bazar aux épices d’Istanbul.
Une expertise a montré qu’il s’agissait de l’explosion accidentelle d’une bouteille de gaz. Libérée en décembre 2000, la militante a été acquittée quatre fois, en 2006, 2008, 2011 et 2014.
Mais en juin 2022, la cour suprême turque a annulé tous ces acquittements et ordonné un nouveau procès, dont une première audience a eu lieu en mars.
La chercheuse est défendue notamment par sa sœur, devenue avocate pour la défendre. Des élus de Strasbourg — ville où elle a vécu — ainsi qu’un député du Rhône ont annoncé qu’ils feraient le déplacement à Istanbul pour la soutenir.
Cette deuxième audience doit s’ouvrir à 14H00 (11H00 GMT).
Un temps restée se battre en Turquie, Pinar Selek a pris le chemin de l’exil en 2009, quand les menaces se sont multipliées, après la publication de « Devenir un homme en rampant », un recueil de témoignages sur la construction de la masculinité dans le service militaire, succès d’édition en Turquie.
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