
Alors que les va-t-en guerre ont tous le vent en poupe, que l’escalade militariste bat son plein avec des budgets militaires qui explosent partout, le 5me procès à l’encontre de Pinar Selek, qui s’est engagée pour la paix et contre toutes les formes de violence depuis plus de 30 ans, prend peut-être aujourd’hui une nouvelle tournure. Le dossier d’accusation, on le sait, est vide, mais le Procureur, au service du militarisme d’Etat, ne peut accepter que cette sociologue, déjà quatre fois acquittée, continue à travailler et à s’engager avec force pour la liberté de recherche, pour la paix et contre toute forme de guerre et de violence.
Une cinquième audience de ce 5me procès aura lieu le 25 avril 2025 à Istanbul, à peine quelques semaines après la 4me audience qui, une nouvelle fois, a duré moins d’une heure.… Les juges cherchent-ils à lasser les innombrables soutiens que Pinar Selek a trouvés dans le monde universitaire, politique, mais aussi militant tout au long de ces longues années de lutte ? Espèrent-ils se trouver une prochaine fois sans ces témoins gênants venus rejoindre les solidaires turcs depuis la France, la Belgique, l’Allemagne, la Suisse et d’ailleurs ? Qu’ils déchantent tout de suite, car les comités de soutiens n’abandonnent pas celle qui, pour eux, est devenue un symbole de résistance et de courage pour la sauvegarde de valeurs démocratiques plus importantes que jamais : la liberté, la paix et la justice sociale.
Le 25 avril prochain, une délégation forte et représentative sera à nouveau présente à Istanbul, témoin attentive de cette 5me audience dont on pense qu’elle ne pourra apporter rien de neuf, sauf peut-être si elle se passait en catimini sans témoins. D’autres actions auront lieu en parallèle avec Pinar Selek à Paris, dans le monde universitaire, mais aussi à la Maison d’édition « des Femmes ‑Antoinette Fouque » qui a publié le dernier livre de Pinar Selek, plus actuel que jamais : « Le Chaudron militaire turc ». Les médias sont invités.
A sa sortie de prison en 2000, Pinar Selek l’avait annoncé : elle s’engageait à redoubler d’efforts pour continuer son travail pour la paix qui l’avait injustement condamnée à la torture et à l’emprisonnement. Promesse tenue. Sans doute est-ce là une des raisons de la solidarité internationale persistante et grandissante, qui se construit autour de cette infatigable universitaire, chercheuse, écrivaine et militante pacifiste.
Alors que les bruit des bottes se fait entendre, la solidarité avec Pinar Selek est un symbole de la persistance de nos voix pour la paix et contre le militarisme. Elle est une partie du combat, plus large, pour se libérer de la violence sous toutes ses formes.
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