Rencontre avec Pinar Selek le 7 mai 2013 à Strasbourg

Pré­sen­ta­tion du roman « Yol­ge­çen hani », « La mai­son du Bos­phore » de Pinar Selek paru aux Edi­tions Lia­na Lévi

En pré­sence de Pinar Selek
A la Librai­rie Klé­ber, 1 rue des Francs Bour­geois à Stras­bourg, le 7 mai 2013 à 17h

Pinar Selek n’a jamais ces­sé d’avancer, de tra­vailler, de sou­te­nir son désir et son com­bat mal­gré la vio­lence de l’acharnement poli­ti­co-judi­ciaire qu’elle subit depuis 15 ans. Entre autres études socio­lo­giques qui seront bien­tôt publiées en France, elle a écrit ce roman lumi­neux.

Un récit qui témoigne sans pareil de ce que le désir humain est capable de for­ger, d’imaginer pour s’épanouir et com­ment il res­te­ra mal­gré tout indes­truc­tible.

Ici se déploient à la fois toute l’intimité d’Istanbul et la por­tée d’un espoir de jus­tice et de chan­ge­ment uni­ver­sel, dans l’atmosphère téta­ni­sée  et le contexte de ter­reur de l’après-coup d’Etat du 12 sep­tembre 1980. La des­truc­tion de l’opposition, notam­ment de la gauche com­mu­niste, les pri­son­niers poli­tiques, la répres­sion des kurdes, la cen­sure, l’ordre moral, la pré­ca­ri­té, la clan­des­ti­ni­té. Com­ment être jeune, com­ment être femme, kurde, armé­nien, pros­ti­tuée, mère céli­ba­taire, com­mu­niste dans un tel contexte ? Com­ment vivre l’espoir de jus­tice et de trans­for­ma­tion ? Com­ment le pro­jet révo­lu­tion­naire se confronte-t-il à cette réa­li­té ?

Dans l’entrecroisement de l’histoire de ces jeunes qui des­sinent à l’arrachée leur ave­nir entre la tra­di­tion, l’engagement, la prise en charge de la famille, Pinar Selek nous fait tra­ver­ser les sai­sons et les saveurs, tous les soleils d’Istanbul, les époques aus­si et nous emmène dans les dédales de la ville jusqu’au quar­tier de Yedi­kule. Les  lieux des pre­mières amours, la musique, l’atelier, les arrières cours et appar­te­ments où l’on cache un révo­lu­tion­naire en cavale, où l’on se raconte les bles­sures saillantes et se lit l’avenir dans le marc de café et….la phar­ma­cie où les petits et grands sou­cis de la vie se débattent, se par­tagent, se soignent. Tout cela bat comme le coeur avec la force de l’amour —  celui d’un père, d’un amant ou  sim­ple­ment d’une voi­sine, l’amour d’un arti­san en mal d’un fils, l’amour d’une femme qui se laisse aller à refaire sa vie.

Le col­lec­tif de soli­da­ri­té avec Pinar Selek de Stras­bourg, vous invite cha­leu­reu­se­ment à décou­vrir l’histoire d’Elif, de Sema, de Dje­mal, d’Haydar, de Salih ou d’Hasan, d’Handé, et de Guld­jan, et à venir écou­ter Pinar Selek en par­ler. S’il fal­lait mon­trer que la répres­sion n’entame ni la liber­té ni le talent de Pinar Selek en voi­ci un exemple magni­fique – ce texte est nour­ri de la déter­mi­na­tion et de l’élaboration de la soli­da­ri­té créa­tive et forte qu’il fau­dra pour rame­ner Pinar Selek à Istan­bul, acquit­tée enfin et libre.





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