Pinar Selek : Interpol met fin au mandat d’arrêt international

L’information a été donnée tard jeudi soir par le député Philippe Bies (PS,Strasbourg). Interpol aurait annulé la « notice rouge » émise à l’encontre de la sociologue Pinar Selek. La demande d’extradition de l’universitaire réfugiée à Strasbourg, émise par la Turquie, ne serait donc plus exécutée.

Les mandats d’arrêt internationaux sont, dans la forme, des « notices rouges » délivrées par Interpol à la suite d’un mandat d’arrêt émis par un pays. Dans le cas d’une personne vivant à l’étranger, ce mandat d’arrêt devient une demande d’extradition adressée à l’Organisation internationale de police criminelle.

Tard jeudi soir, le député Philippe Bies a fait état d’une « excellente nouvelle », indiquant qu’Interpol venait « d’annuler la notice rouge émise à l’encontre de Pinar Selek ». Cette décision annulle la diffusion par Interpol de la demande d’arrestation des autorités turques. Et c’est la commission de contrôle des fichiers d’Interpol qui serait à l’origine de cette annulation.

S’il n’existe plus de « notice rouge », Pinar Selek n’a plus à craindre une arrestation en France, où elle vit réfugiée depuis quelques années.

Pinar Selek, militante des droits des minorités, a quitté la Turquie en 2009. Elle a été condamnée en janvier 2013 et après quinze ans d’une procédure controversée -et dénoncée dans le pays même et à l’étranger-  à la prison à vie, par un tribunal d’Istanbul, pour avoir participé à un attentat à l’explosif dans le marché aux épices de la même ville. Avant ce quatrième procès, Pinar Selek a été acquittée à trois reprises, pour les mêmes faits, et des expertises ont démontré que l’explosion de 1998 n’était pas due à un attentat, mais était accidentelle. La sociologue s’est pourvue en cassation en Turquie, dans l’espoir d’un renvoi et d’un nouveau jugement qui l’innocenterait définitivement.

Sociologue menant désormais ses recherches à l’Université de Strasbourg, qui l’a placée sous sa protection, Pinar Selek doit soutenir sa thèse le 7 mars à 14h au Palais universitaire.

Christian Bach





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