« Pour que Pinar Selek recouvre une liberté de création, de recherche et d’action politique pleine et entière »

Alors qu’une nouvelle audience de la Cour suprême de Turquie doit se tenir le 29 septembre, un collectif d’autrices, d’auteurs, d’éditrices, d’éditeurs et de libraires, parmi lesquels Nathalie Quintane, Annie Ernaux ou Sedef Ecer, apporte son soutien à la sociologue exilée en France depuis 2011 qui risque la prison à vie en Turquie.

Pourquoi ?

Parce que Pinar Selek est sociologue et qu’elle a travaillé sur le mouvement de résistance kurde – c’est pour ce motif qu’elle est arrêtée et torturée en 1998 : on veut lui faire avouer le nom des personnes qu’elle a rencontrées pendant son enquête.

Parce que Pinar Selek réunit à elle seule à peu près tout ce qu’un pouvoir autoritaire déteste : la défense des plus opprimés (les enfants des rues, les prostituées, les migrantes…), les combats écologistes, féministes et LGBTQI +, le refus de toutes les violences et un antimilitarisme radical.

Parce que, même exilée, même menacée par un pouvoir qui semble avoir tous les pouvoirs, Pinar Selek continue son travail de chercheuse et d’universitaire ; parce que Pinar Selek continue d’écrire – des contes notamment, ou un merveilleux essai paru en 2015 : Parce qu’ils sont arméniens (Liana Levi) – et son dernier livre : Azucena ou les fourmis zinzines, paru aux éditions Des Femmes-Antoinette Fouque en 2022.

Audience reportée au 29 septembre

Aujourd’hui où la distinction entre les démocraties supposées, les régimes « illibéraux » ou en voie de le devenir, et les Etats simplement autoritaires devient de plus en plus difficile, nous, poètes, autrices, auteurs, éditrices, éditeurs, libraires, nous sentons plus que jamais solidaires des combats de Pinar Selek. Ce qui lui arrive pourrait nous arriver un jour.

Qu’est-ce que la liberté dont nous jouissons encore quand quelqu’un comme elle ne peut pas circuler librement, travailler librement, quand la nationalité française qui lui a été accordée ne la protège pas pleinement, comme elle le devrait ? Quand quatre procès, suivis de quatre acquittements prononcés par la justice turque elle-même, ont été quatre fois cassés ?

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